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464 OLIMPIU BOITOŞ
l'étouffement des libertés publiques en Roumanie. Voilà, mort
cher Monsieur Levy un travail digne de votre talent et de votre
activité. Vous souriez et vous hochez la tête. La faute est à vous.
Vous vous êtes trop adonné de coeur et d'âme à notre causequ'aujourd'hui
dans mes moments d'angoisse et de crainte pour
les droits de mon pays vous êtes un des premiers auquels je pense.
Ah! ils ne comprennent pas dans le pays que par ma mission
notre cause est revenue à flot et que pour la faire triompher il
faut bien des luttes et des sacrifices. Quant à moi aussitôt mon
heure finie je rentre dans le pays. Je suis las de tant d'effortset
de privations. J'ai la conscience d'avoir fait mon devoir. Je
ne voudrais nullement être à l'étranger lorsque le Prince Couza
s'y trouvera. Ce n'est pas avec quelques milliers de francs queles
messieurs pourraient m'envoyer qu'on peut lutter contre l'or
et la présence d'un potentat. Adieu, serrez je vous prie la main
à votre ami.
Tout dévoué
Pano.
P. S. Vous ai-je écrit par ma précédente lettre que j'ai reçu
des lettres de la part de députés anglais influents qui me promettent
d'engager une discussion sérieuse, sur le coup d'État et
ses conséquences? Voilà, purquoi je suis tellement préoccupé decette
question.
12. A. Panu câtre A. Levy
Le 12 septembre [1864], Cauterets.
Mon cher Monsieur
Levy,
Je vous remercie de tout coeur et pour ce que vous m'écrivez
et pour ce que vous m'envoyez. La critique sur la loi rurale est
malheureuse. Les principes posés et décrétés sont bons, le seul
procédé est mauvais. On démoralise un peuple en faussant sa conscience
sur la justice d'une cause, si on la résout en dehors de la
légalité. Voilà le mal, le grand mal fait par le procédé -des décrets.
Le sens publique et l'idée du juste devant toujours dominer au
dessus du profitable sont pour bien longtemps bannis de notre
société. Voilà, pourquoi je condamne le Prince Couza. C'est un
misérable qui corrompt la conscience publique. Que vouloir
attendre surtout d'un petit peuple qui s'habituera à chercher le
profit sans tenir compte de la moralité? D'après votre demande
je vous renvoie la lettre de Rosetti et le journal. J'ai lu le volume
concernant le budget 86 ). C'est bien, mais il aurait dû être en
français. Quels que, soient les motifs légitimes, ces messieurs du
pays oublient une chose: c'est qu'ils doivent agir sur l'opinion
5«) V. anexa nr. 10 (p. 462).