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MISIUNEA LUI A. PANU IN APUS 479
Le prince Couza est de retour de son voyage à Constantinople,
et le télégraphe, aussi bien que les correspondances particulières
ont dû entretenir l'Europe de ses entrevues avec le
sultan, les ministres et les ambassadeurs. Tout c'est passé comme
ces sortes d'entrevues se passent d'habitude en Turquie, avec un
grand déploiement de magnificences et beaucoup de politesse:
hormis quelques incidents religieux et britaniques, rien n'a troublé
la douceur de ce voyage. Il ne faudrait pas inférer pourtant
que l'accord entre la Porte et le prince soit absollument excellent,
ni que le gouvernement du sultan approuve de fort bon coeur les
mesures du prince. La Turquie accepte le fait accompli parce que
dans le moment actuel elle ne peut faire autrement, et parce que
la situation générale lui semble telle, que ce serait pour elle une
faute grave de marcher d'accord avec la Russie et l'Autriche.
Le prince, qui est très habile, a eu la fortune de faire son coup
d'État à un moment où la situation diplomatique est difficile
pour la Porte, et où il pouvait être à peu près assuré d'avance,
si ce n'est de l'approbation, du moins du silence de la puissance
suzeraine. C'est de cette situation que je veux vous parler; elle
est délicate, et qui sait si d'un moment à l'autre elle ne peut pas
prendre une importance européenne?
(Urmează o examinare a situaţiei externe a Principatelor
Unite).
Si de toutes ces hauteurs diplomatiques, nous redescendons
•en Roumanie même, et si nous envisageons au point de vue purement
roumain, et le coup d'État actuel et ceux que l'avenir
nous réserve peut-être, nous pouvons résumer cette situation en
peu de mots: le prince Couza (si le succès couronne ses efforts)
pourra faire de la Roumanie un pays puissant à l'extérieur, grâce
à des alliances, à des traités de succesion, à une forte armée nationale,
à l'exaltation du patriotisme roumain, à une organisation
centralisée à l'instar de celle de la France; mais il est fort à
craindre que le prince Couza, en fondant cette grandeur, ne tienne
peut de compte de nos libertés, qu'il ne fasse bon marché de tout
ce qui, aux yeux d'un grand nombre, est précisément la grande
chose; et qu'en définitive, sa dictature ne construise la grandeur
internationale du pays que sur la servitude plus ou moins déguisée
du peuple.
A. Le François.
25. Revue des Deux Mondes, 15 August 1864
• Chronique de la Quinzaine.
Il ne faudrait pas se méprendre sur la portée de l'approbation
qui a été donnée par les grandes puissances aux arrangements