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476 OLIMPIU BOITOŞ<br />

sache pas qu'un seul ait traité à fond cette question, hors le<br />

Journal des Débats, et encore ce dernier n'a-t-il fait qu'effleurer<br />

la question, dans un exposé trop rapide et trop peu exact de la<br />

situation des Principautés. Moi-même, d'ailleurs, dans l'espace<br />

relativement restreint dont un journal dispose pour ces affaires<br />

si lointaines, je ne puis vous donner que la quintessence, pour<br />

ainsi dire, et le résumé de cette question: pour l'étudier à fond,<br />

un volume suffirait à peine; car cette question n'est autre chose,<br />

en définitive, que l'histoire du paysan roumain.<br />

(Urmează un istoric al reformelor agrare anterioare: Urbanul<br />

lui C. Mavrocordat (1740), Codurile lui Caragea şi Calimachi<br />

(1816) şi Regulamentul Organic (1830).<br />

Le prince Couza, en arrivant au pouvoir, comprit, dès l'abord,<br />

que réformer ces lois c'était la grande nécessité du moment,<br />

et c'est une justice à lui rendre, qu'il n'hésita pas à le<br />

déclarer aux Chambres, et à faire entreprendre des études dans<br />

•ce sens.<br />

Le 28 avril 1864 enfin, un projet de loi fut présenté aux députés:<br />

il portait que les corvées et les redevances seraient abolies<br />

moyennant rachat, et que le colon usufruitier devenait propriétaire<br />

de la portion de terrain que le règlement de 1830 lui attribue.<br />

Par cette loi, chaque paysan devenait en moyenne propriétaire<br />

de 6 hectares, pour lesquels il payait à l'État un impôt de<br />

48 francs pendant quinze ans. L'indemnité accordée par l'État<br />

aux seigneurs était calculée sur la base de 15 ducats (130 fr.)<br />

l'hectare et demi. L'État s'imposait ainsi une dette d'environ 35<br />

millions de ducats, en obligations à 5%.<br />

On sait ce qui arriva. La Chambre, composée uniquement<br />

-de grands propriétaires, refusa de délibérer sur ce projet de loi,<br />

et le prince la renvoya. L'un avait outrepassé son droit constitutionnel;<br />

l'autre usa du sien dans toute son étendue.<br />

Quelle est maintenant la signification de la loi agraire du<br />

-prince? Jusqu'où doit aller l'éloge? où doit commencer le blâme?<br />

Tout d'abord, empressons nous de reconnaître que le prince a<br />

parfaitement compris que dans cette loi gît le noeud de l'avenir.<br />

Résolument il a pris en main une réforme très difficile: il a<br />

bien mérité de la Roumanie à ce point de vue; mais ne nous<br />

abusons pas en même temps: cette loi est devenue entre ses<br />

mains un de ces instruments de popularité dont abusent volontiers<br />

les ambitieux. En s'appuyant sur la masse des paysans,<br />

c'est sa propre puissance que le prince a fondée sur les ruines<br />

de la puissance des boyards, et en définitive, si on y regarde<br />

bien, celui qui gagnera le plus à ce changement, ce ne sera pas<br />

le paysan, ce sera l'État.<br />

Au point de vue purement fiscal, il est a remarquer que le<br />

-projet du prince n'accorde pas au paysan plus de terrain que

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