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MISIUNEA LUI A. PANU ÎN APUS 483<br />

par les journaux de Bucarest, à propos de nos premières observations<br />

sur le coup d'État du 15 mai, sur la loi rurale et sur le<br />

gouvernement du prince Couza. Quand nous disons au pluriel les<br />

journaux de Bucarest, c'est une manière de parler. Il n'existe<br />

en réalité dans la capitale des Principautés' Unies, depuis la suppression<br />

de la feuille indépendante le Roumanoul, qu'un seul<br />

journal sous plusieurs titres et en plusieurs langues, n'ayant, enfin<br />

de compte, qu'un seul rédacteur qui est M. le ministre de l'intérieur<br />

de ce pays-là. L'unique et multiple journal qui se publie à<br />

Bucarest a ses raisons pour admirer le coup d'État du. 15 mai<br />

et ses conséquences. Donnons une fois de plus les raisons pour<br />

lesquelles nous sommes moins enthousiastes que lui. Ce sera décrire<br />

exactement l'état des Principautés depuis quatre mois.<br />

Nous sommes disposés à comprendre et à admettre beaucoup<br />

de choses de la part d'un gouvernement qui se trouve dans la<br />

situation où s'est placé le prince Couza en s'emparant du pouvoir.<br />

Il y a des nécessités inhérentes à chaque forme de gouvernement,<br />

et nous ne nous sentons pas la force de nous indigner trop vivement<br />

contre un homme d'État, prince ou ministre, qui subit ces<br />

nécessités et les avoue sans en faire parade. Le prince Couza a<br />

supprimé le Roumanoul. Passe! pourvu toutefois que le prince<br />

Couza n'aspire pas à prendre le titre de restaurateur de la presse!<br />

Le prince Couza a destitué, à la suite du coup d'État nombre de<br />

professeurs (les professeurs sont en tout pays matière déstituable<br />

et révocable à merci), et il a chassé de leurs chaires nombre<br />

d'ecclésiastiques, par la raison qu'ils ont voté contre lui. Passe<br />

encore, pourvu que le prince Couza ne prétende pas que ce soit<br />

là l'usage légitime d'un pouvoir régulier! Le prince Couza, pendant<br />

trois mois, a légiféré de sa propre autorité. Passe encore,<br />

même quand ses lois ne seraient pas toutes des chefs-d'oeuvre de<br />

sagesse, pourvu qu'il avoue que, dictateur, il a fait oeuvre de dictature!<br />

Mais le prince Couza, qui a supprimé l'ancienne Constitution<br />

comme entachée d'aristocratie, en a décrété une nouvelle<br />

que nous avons fait connaître à nos lecteurs, et qu'ils apprécient<br />

ce qu'elle vaut. Pour si peu qu'elle vaille, cette Constitution, sans<br />

pareille en Europe, est censée avoir été adoptée par le peuple des<br />

Principautés-Unies, et il est certain que les puissances protectrices,<br />

aussi bien que la puissance suzeraine, ont pris la peine de la<br />

consacrer. C'est maintenant, selon le droit de cette Constitution<br />

que le prince Couza est prince; c'est par elle et pour elle qu'il<br />

règne; c'est d'elle qu'il reçoit ces belles apparences qui font de<br />

lui un des palladiums du droit populaire en Europe et l'un des<br />

ennemis particuliers de la grâce de Dieu en matière de prérogative<br />

royale ; c'est elle enfin qu'il invoque quand il se dit souverain<br />

constitutionnel, libéral, démocratique, progressiste et tout ce qui<br />

s'ensuit. S'il viole même cette Constitution commode, comment<br />

qualifier le régime qui fleurit à Bucarest? Or, le gouvernement<br />

du prince Couza a violé au moins trois fois cette Constitution,<br />

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