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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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nouvelle ouverture. Dans la version pour piano et<br />

orchestre, le compositeur laisse se dérouler l’introduction<br />

5 sans jamais faire intervenir le piano. Le soliste<br />

entre alors en scène de manière spectaculaire 6, et le<br />

thème de l’introduction cède la place à celui du Choeur<br />

des derviches de Beethoven (n o 3), dans lequel<br />

l’orchestre s’affirme progressivement. La section finale 7<br />

est basée sur la célèbre Marche turque (Beethoven n o 4),<br />

que Liszt introduit de manière très douce, en augmentant<br />

peu à peu l’orchestration, le volume et le tempo avant de<br />

parvenir à une coda dans laquelle les autres thèmes<br />

réapparaissent. Pour une raison incompréhensible, cette<br />

pièce excellente n’est presque jamais interprétée en salle<br />

de concert—pas plus que l’œuvre originale de Beethoven<br />

d’ailleurs.<br />

Liszt affectionnait les thèmes de plain-chant, à la fois<br />

pour des raisons religieuses et pour leur valeur musicale<br />

intrinsèque. Et même si l’on pourrait s’attendre à les<br />

rencontrer plus souvent dans les œuvres de sa période<br />

romaine des années 1860, ils figurent tout au long de sa<br />

carrière de compositeur, notamment dans deux des titres<br />

dont nous donnons ici un enregistrement. A la différence<br />

de Berlioz, qui avait déjà utilisé deux des phrases du Dies<br />

irae dans sa Symphonie fantastique, Liszt utilise dans<br />

Totentanz l’ensemble de la première strophe, dont les<br />

trois phrases reflètent le célèbre texte de la séquence du<br />

Requiem :<br />

Dies irae, dies illa Jour de colère, le jour qui réduira<br />

Solvet saeclum in favilla le monde en cendres comme David<br />

Teste David cum Sibylla. et la Sibylle l’avaient prophétisé.<br />

Liszt procède de manière dramatique 8 : le piano et les<br />

timbales accompagnent les basses des bois, des cordes et<br />

des cuivres dans les deux premières phrases, puis une<br />

série de cadences vives culmine dans une répétition qui<br />

16<br />

est suivie de la troisième phrase, jouée trois fois. Le piano<br />

reprend enfin, seul, les deux premières phrases. La<br />

Variation I 9 est double. Le basson et les altos jouent un<br />

nouveau contrepoint rythmique aux deux premières<br />

phrases, confiées aux cordes inférieures, que le piano<br />

reprend alors. Puis la clarinette et le basson forment un<br />

contrepoint avec les cordes pour la troisième phrase, de<br />

nouveau reprise par le piano. Celui-ci domine la<br />

Variation II bl, qui comporte un nouveau contre-thème<br />

joué par le cor, et de multiples glissandos du soliste.<br />

Hautbois et clarinettes introduisent un nouveau contrethème<br />

dans la Variation III bm, tandis que la Variation IV<br />

pour piano solo bn est d’inspiration beaucoup plus libre.<br />

Chaque phrase est introduite par un canon à quatre voix.<br />

La tonalité est restée jusque là en ré mineur, mais le<br />

piano s’efface maintenant très progressivement dans une<br />

cadence délicate qui nous amène en si majeur, puis<br />

logiquement en sol mineur lorsqu’une clarinette solitaire<br />

s’affirme sur dix mesures avant un retour abrupt au ré<br />

mineur dans une brillante transition avec la Variation V bo.<br />

Ce fugato ne fait appel qu’aux deux premières phrases du<br />

thème pour son sujet, et amène un développement dans<br />

lequel l’orchestre au grand complet est sollicité. La section<br />

prend fin avec une cadence grandiose qui fait une brève<br />

incursion en fa dièse majeur avant de terminer l’ensemble<br />

en ré mineur. Ce que Liszt désigne sous le nom de<br />

Variation VI bp comprend en fait un nouveau thème et six<br />

variations—également en ré mineur, également sur un<br />

thème propre à accueillir les vers du Dies irae, mais en<br />

fait assez différent des précédents, et d’origine incertaine.<br />

La dernière de ces variations en miniature est prolongée<br />

par une cadence finale qui réintroduit le thème original.<br />

La coda débute avec des glissandos du piano sur la<br />

troisième phrase du thème, après lesquels le soliste a<br />

toute liberté d’improviser jusqu’à l’issue du morceau.<br />

Liszt a en effet laissé en blanc la partie solo de la dernière

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