19.11.2013 Views

PIANO MUSIC - Abeille Musique

PIANO MUSIC - Abeille Musique

PIANO MUSIC - Abeille Musique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

les procédés pianistiques se font plus complexes. Dans la<br />

première édition, Liszt s’arrangea pour que le texte de<br />

l’étude de Schumann sur la même œuvre fût imprimé<br />

au-dessus du sien, en guise de version optionnelle bo.<br />

Schumann ne tente quasiment pas d’imiter les trémolos<br />

du violon et propose une solution complètement différente,<br />

en accords de triolets. Liszt, bien sûr, conçut le<br />

parallèle comme un hommage à Schumann, qu’il ne<br />

cessa d’admirer, mais Clara s’en offensa, pensant que<br />

Liszt avait voulu montrer sa supériorité. Dans l’édition<br />

postérieure 1, le texte de Schumann n’apparaît plus, les<br />

deux mains sont requises plus tôt, les exigences<br />

techniques sont quelque peu modérées et l’esprit est<br />

globalement plus réfléchi.<br />

La deuxième étude de Liszt repose sur le dix-septième<br />

Caprice de Paganini. Hors l’amincissement familier des<br />

textures dans la seconde version 2, elle ressemble à la<br />

première édition 8. Mais les disparités dans les arrangements<br />

des mains, qui séparent les deux versions—pour<br />

obtenir les meilleures solutions musicales—, sont des<br />

subtilités méritant d’être observées de près. (Pendant de<br />

nombreuses années, la mode consista à « améliorer » par<br />

une fioriture grossière la petite coda d’adieu composée<br />

par Liszt pour cette œuvre. Cette pratique a heureusement<br />

presque totalement cessé.)<br />

La troisième étude est communément connue sous le<br />

titre qu’elle porte dans la seconde édition, La Campanella,<br />

référence à la clochette utilisée par Paganini dans le rondo<br />

de son Deuxième concerto pour violon. Cette étude est la<br />

seule dans laquelle Liszt ne conserve pas la tonalité (si<br />

mineur) ou la structure originelles de Paganini. Dans la<br />

fantaisie « Clochette », il transposa en la mineur le thème<br />

principal et un thème de ritornello à partir du Deuxième<br />

concerto. Dans la première version de l’étude 9, il utilisa<br />

le la bémol mineur—qui place tous les sauts les plus<br />

épineux entre les notes noires, beaucoup plus faciles à<br />

6<br />

atteindre—et introduisit une élaboration, en notes<br />

répétées, du premier thème du rondo du Premier<br />

concerto pour violon de Paganini, transposé du ré majeur<br />

original (ou mi bémol, comme Paganini le conçut<br />

d’abord) en la bémol majeur. Cette étude, qui se révèle<br />

tout à fait tumultueuse, ne saurait davantage contraster<br />

avec la seconde version 3, désormais en sol dièse<br />

mineur (pour une facilité de lecture, sans doute), qui voit<br />

la suppression du thème du Premier concerto. Au fil des<br />

années, des interprètes irréfléchis ont souvent utilisé La<br />

Campanella comme un gigantesque cheval de bataille,<br />

alors qu’elle est manifestement (et il n’est que d’écouter<br />

Joseph Lhévinne la jouer—même sur un rouleau !) une<br />

étude paisible, douée d’une qualité mystique. Marquée<br />

Allegretto jusqu’aux dernières pages, elle ne croît en<br />

volume que vers la fin. La marque forte n’est jamais<br />

mentionnée, tandis que fortissimo est indiqué une fois—<br />

juste pour les onze dernières mesures.<br />

La quatrième étude de Liszt se fonde sur le premier<br />

Caprice de Paganini (lequel reprend le septième de<br />

Locatelli). Dans la première édition, elle apparaît sous<br />

deux versions, l’une accompagnant l’accord arpégé<br />

original par d’autres arpèges à la main gauche bp, l’autre<br />

doublant les arpèges aux deux mains bl. Bien que toutes<br />

marquées Andante quasi Allegretto, elles frôlent littéralement<br />

le techniquement possible, avec leurs amplitudes,<br />

leurs sauts et leurs croisements de mains. Liszt<br />

ajoute de grandioses lignes mélodiques en contrepoint<br />

aux accords arpégés purs de l’original. Dans la version de<br />

1851 4, la pièce est marquée Vivo et la musique est<br />

imprimée, étrangement, sur une portée, comme l’original<br />

de Paganini; les mains alternent de manière complexe<br />

dans une réplique soigneusement ouvragée du Caprice,<br />

dépouillé de toute mélodie supplémentaire.<br />

La Chasse est le surnom donné au neuvième Caprice<br />

de Paganini—une étude en doubles cordes—, ainsi qu’à

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!