PIANO MUSIC - Abeille Musique

londes ») et il parut plus tard en allemand sous le titre
« Englein du mit blondem Haar ». Les deux titres et les
deux poèmes, dans les deux langues, sont imprimés en
tête de la transcription pour piano. Le morceau est un
chant d’amour très simple en six couplets, qui devient
presque une série de variations dans la transcription.
Toutes les mélodies choisies pour le second recueil
sont des mises en musique de poèmes de Victor Hugo ; et
du moins les quatre premières ont toujours figuré parmi
les mélodies de Liszt les plus souvent jouées. Il était plus
facile, au début, pour Liszt de mettre en musique le
français que l’allemand, et son style mélodique s’en
trouvait souvent plus démonstratif. Dans Oh! quand je
dors, le poète demande à sa maîtresse de lui apparaître
comme Laure apparut à Pétrarque. Comment, disaientils
est une des rares mélodies de Liszt avec un tempo
animé et convient à la perfection au petit dialogue de
demandes et réponses écrit par Victor Hugo pour les
jeunes gens et jeunes filles. Liszt met en musique Enfant,
si j’étais roi, merveilleux poème d’amour qui raconte avec
beaucoup de grandeur ce que le poète ferait pour l’enfant
d’abord s’il était roi, ensuite s’il était Dieu. S’il est un
charmant gazon est l’élégante mise en musique d’un
autre poème d’amour qui exprime le rêve du poète d’être
le sentier sous les pas de sa maîtresse, ou un nid pour le
coeur de la femme qu’il aime (le texte de la transcription
de Liszt présente quelques légères difficultés vers la fin :
dans cet enregistrement, nous avons transposé la main
droite un octave plus bas entre les mesures 48-56). La
tombe et la rose est une conversation allégorique entre
une tombe et une rose, chacune vantant ses mérites à
l’autre ; le dernier argument de la tombe est qu’elle fait un
ange de chaque âme qu’elle reçoit. Les trémolos intenses
et les rythmes pointés de Liszt en font un morceau très
émouvant. Gastibelza est la chanson d’un éponyme
carabiniero, sous forme d’un boléro-chant d’amour de
l’homme au fusil que « le vent qui vient à travers la
montagne » rend fou. Ici Liszt a judicieusement abrégé le
nombre des couplets de la version originale afin de donner
une construction plus rigoureuse à la musique pour piano
et une conclusion satisfaisante à l’ensemble de la
collection.
LESLIE HOWARD © 1992
Traduction ALAIN MIDOUX
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