PIANO MUSIC - Abeille Musique

Cinquième mouvement –
Symphonie pastorale (seconde version)
Comme pour les volumes de la présente série consacrés
aux transcriptions de Schubert, nous tentons de montrer
autant de variantes que possible proposées par Liszt dans
les différentes éditions et versions de ses transcriptions
beethovéniennes. L’édition Breitkopf de la Symphonie
pastorale, qui parut très peu de temps après la première
édition de Richault, se contente de restaurer les titres
allemands des mouvements de Beethoven et ne comporte
qu’une seule altération textuelle sérieuse: une nouvelle
version, plus pratique, du passage du finale à partir de la
mesure 133. Liszt propose en fait deux variantes: soit un
ossia qui ne fait que simplifier le texte de Richault, soit un
texte principal (enregistré ici) qui délaisse complètement
une des lignes de Beethoven pour tenter de se concentrer
sur le rendu d’impression du volume inouï du son
orchestral original.
Fragment vom Klavierauszug der siebenten Symphonie
(Beethoven, transcrit par Beethoven)
La Symphonie n o 7 de Beethoven fut achevée en 1812 et
dédiée au landgrave Moritz von Fries. Ce fragment – tout
ce qu’il réussit dans son unique tentative de transcription
pour piano solo d’une de ses propres symphonies – fut
entrepris au début de l’année 1815, probablement pour
répondre au souhait de Diabelli, désireux de publier un tel
arrangement, et édité en fac-similé, sous le titre actuel,
par Willy Hess dans son supplément à l’édition Breitkopf
des œuvres complètes de Beethoven. L’intérêt intrinsèque
de ce fragment, mais aussi le fait qu’il ne soit pas
enregistré par ailleurs et qu’il constitue un testament de
l’approbation beethovénienne de tels arrangements
motivent sa présence ici. De plus, le juxtaposer à la
première transcription lisztienne du même matériau
convainc l’auditeur et du génie particulier de Liszt en ce
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domaine, et de sa fidélité supérieure à Beethoven dans le
texte même. La fascinante tentative de Beethoven s’arrête
vers la fin du poco sostenuto. (Diabelli poursuivit luimême
cette tâche et effectua la première transcription de
la symphonie complète publiée pour piano solo; elle fut
éditée en Angleterre en 1816 – en tant qu’op. 98 de
Beethoven! Czerny réalisa également une transcription
pour piano reconnue, mais dans une version à quatre
mains.)
7 me Symphonie en La majeur de L. van Beethoven,
œuv: 92. Partition [de] piano, dédiée à Mr. Ingres …
par François Liszt
Liszt accomplit cette première transcription de la
Septième symphonie en 1838, et Richault la publia en
1843. Si la seconde version de cette transcription reste
l’une des plus difficiles de Liszt, la première version est
encore plus perfide, Liszt ne pouvant supporter d’omettre
le moindre détail précieux de la partition.
L’introduction puissante trouve le moyen d’émerger
dans toute son envergure, même si quantité d’éléments
doivent être transposés à l’octave supérieure, ou
inférieure, pour que toutes les lignes tiennent dans les
limites de notre main de mortel. L’esprit de la danse
imprègne le vivace de Beethoven, mais cette danse devient
complètement virtuose dans l’arrangement de Liszt, où le
pas prédominant est le saut – à tel point que l’on semble
souvent jouer dans trois registres du piano à la fois,
surtout dans la coda. Les myriades de différences avec la
version ultérieure sont illustrées par la témérité splendide
de l’écriture au moment de la reprise.
A l’instar de tant de mouvements lents, la version
lisztienne de l’allegretto est un chef-d’œuvre de l’art du
transcripteur. Dans chaque variante de la mélodie, après
la jonction du contre-chant, au moins deux éléments
disparates doivent être exécutés par la main droite, tandis