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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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Liszt tisse ensemble le chant grégorien et son matériau<br />

antérieur, d’une manière qu’il abandonna dans la version<br />

finale, où le chant apparaît sans ornement. Sur quoi, il<br />

revient à l’Andante religioso de l’original – matériau qui<br />

fut énormément altéré, voire complètement abandonné<br />

en 1851. La péroraison est prolongée et, à l’extrême fin de<br />

la seconde insertion, le rythme du chant grégorien revient,<br />

sur un accord augmenté statique, tandis que la tonalité<br />

promise de sol majeur est évitée, comme dans la version<br />

originale.<br />

Bien qu’ayant constitué la base de l’Andante<br />

lagrimoso ultérieur, La lampe du temple 6 est bien<br />

plus vaste que ledit Andante, avec pour préface un poème,<br />

quelque peu différent, de Lamartine. Pour citer Brussee,<br />

La lampe du temple ou l’âme présente de Dieu «exprime<br />

l’adoration, parle de l’immortalité du Seigneur et de Sa<br />

création … [et] requiert une musique d’un caractère<br />

expansif». A contrario, le poème Une larme (qui préface<br />

l’Andante lagrimoso) s’ouvre sur les mots «Tombez,<br />

larmes silencieuses, sur une terre sans pitié», évocateurs<br />

d’une humeur silencieuse, tragique.<br />

La dixième pièce, qui peut avec certitude être intitulée<br />

Hymne 7, est une mélodie hymnique, grandiose et<br />

simple, baignée dans de robustes arpèges, expression de la<br />

joie dénuée de doutes. La section centrale est plus<br />

turbulente, alors que la reprise et la coda sont toutes deux<br />

nimbées de la plus éclatante lumière. Après pareille<br />

grandeur affirmative, seule une sorte d’envoi s’impose et,<br />

si l’on se fie à l’usage ultérieur que Liszt fit du matériau<br />

dans la section centrale de Bénédiction de Dieu dans la<br />

solitude, le titre Bénédiction 8 semble assez raisonnable.<br />

Cette œuvre est elle-même une révision d’une pièce<br />

que nous pourrions, faute d’autre solution, intituler<br />

Prélude bl, à l’instar d’Albert Brussee et de Rena<br />

Charnin-Mueller. Le manuscrit de la pièce antérieure<br />

présente quelques tentatives incomplètes de révision, qui<br />

ont cependant toutes été ignorées dans la présente lecture,<br />

afin de proposer l’œuvre – une petite composition<br />

paisible – dans sa forme achevée originale. La plupart des<br />

révisions furent incorporées ou corrigées plus tard, dans la<br />

seconde version, qui développe le matériau à plus grande<br />

échelle. (Fait intéressant, la musique se contracte à<br />

nouveau lorsque Liszt l’insère dans la Bénédicition de<br />

Dieu dans la solitude, nouvellement composée.)<br />

En définitive, la série de 1847 se révèle plutôt plus<br />

homogène que le corpus ultérieur, et appelle une<br />

publication de l’Urtext complète.<br />

LESLIE HOWARD © 1997<br />

Traduction HYPERION<br />

Que les Goethe- et Schiller-Archiv de Wermar soient remerciés pour leur aimable assistance, avec une mention spéciale pour le conservateur Evelyn<br />

Liepsch, qui nous a fourni des copies des manuscrits originaux.<br />

La préparation de cette série a requis un indéniable travail de détective, mais ce soixante-douzième disque est le premier entièrement consacré à un<br />

matériau jusqu’alors non publié. Précisons d’emblée que plusieurs fins limiers musicologues nous ont prêté leur concours: Imre Mezapple, de Editio<br />

Musica Budapest, qui attira en premier mon attention sur le carnet d’esquisses N9 de Weimar; Albert Brussee de La Hague, qui m’avertit de<br />

l’existence de trois manuscrits antérieurs (à Weimar), donna probablement la première exécution publique des Litanies de Marie II, et publia un<br />

article sur l’histoire complète de la musique des Harmonies poétiques et religieuses, dans le Liszt Society Journal de 1995; Michael Short, qui<br />

localisa un folio à la Bibliothèque Nationale de Paris – je parvins à démontrer qu’il avait été arraché du carnet d’esquisses N9, presque certainement<br />

par Liszt lui-même; et Adrienne Kaczmarczyk, dont l’exposé, réalisé dans le cadre d’une récente conférence sur Liszt, à Budapest, vint<br />

indépendamment confirmer nombre de mes conclusions. Les articles lumineux de Rena Charnin-Mueller (in La Revue Musicale, 1987) et de Serge<br />

Gut (Liszt Society Journal de 1996) m’aidèrent particulièrement à établir le détail historique.<br />

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