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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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approprié qu’il pût sembler, demeure de provenance<br />

mystérieuse. Ces titres n’eurent peut-être rien à voir avec<br />

Liszt, même s’ils purent recevoir son approbation puisqu’ils<br />

circulèrent de son vivant et figurèrent dans au<br />

moins deux éditions préparées, toujours de son vivant,<br />

par ses étudiants. Quoi qu’il en soit, ces titres italiens<br />

sont ceux sous lesquels ces pièces sont universellement<br />

connues. Il Lamento est un vaste morceau, dont<br />

l’ouverture capricieuse revient à la cadence. Le corps<br />

fondamental de l’œuvre présente un thème lyrique, sur<br />

lequel il s’étend et varie, suivi d’un développement<br />

séquentiel qui autorise les modulations les plus considérables<br />

avant que le très ardent apogée fasse revenir la<br />

musique au la bémol majeur originel et à une série plutôt<br />

douce de varitations finales.<br />

La Leggierezza (« Légèreté ») débute également a<br />

capriccio mais trouve rapidement son matériau principal<br />

dans une seule ligne, très simple, dans chaque main,<br />

mais aussi dans l’insolite direction de tempo « Quasi<br />

allegretto » (presque toujours ignorée des interprètes au<br />

profit de quelque chose de plus frénétique). Comme les<br />

autres morceaux de cet ensemble, cette pièce est monothématique,<br />

mais les contours du thème original doivent<br />

être pressentis, davantage qu’observés, sous la décoration<br />

délicate qui intervient ensuite. Le final paisible de Liszt ne<br />

parut pas suffisamment générateur d’applaudissements<br />

aux yeux du grand pédagogue polonais (mais compositeur<br />

très mineur) Theodor Leschetizky (1830–1915),<br />

qui orna le morceau d’une nouvelle coda, régulièrement<br />

adoptée en concert. Malgré tout son respect, l’interprète<br />

préfère ne pas être le jouet de ceux qui jugent déjà Liszt<br />

vulgaire (le comment de ce jugement spécifiquement<br />

appliqué à Liszt, et non à quantité d’autres hommes<br />

prolifiques de la Renaissance—tel Haydn—étant en soi<br />

une énigme, même si la musique de Liszt a fréquemment<br />

été interprétée de manière assez vulgaire) et conserve la<br />

douce cadence de Picardie originelle.<br />

Un Sospiro (« Un soupir »), l’œuvre la plus célèbre<br />

des trois, fut énormément enseigné par Liszt dans ses<br />

dernières années. La félicité avec laquelle il s’appropria,<br />

en une seule pièce, la spécialité de Sigismund Thalberg<br />

(1812–1871)—savoir le tour de passe—passe technique<br />

par lequel une mélodie est entourée ou soutenue<br />

par des arpèges, comme si trois mains couraient sur le<br />

clavier—pour définitivement l’ennoblir dans une de ses<br />

plus belles inspirations mélodiques valut à cette œuvre<br />

une demande constante. (Pour ceux qui n’ont jamais vu<br />

interpréter ce morceau, précisons que les notes de la<br />

mélodie sont alternativement jouées par les mains droite<br />

et gauche tandis que les deux mains maintiennent<br />

l’accompagnement fluide.) Dans ses masterclasses, Liszt<br />

commença à ajouter une cadence au fermata avant le<br />

retour du thème dans le ton usuel—où il demeure, plus<br />

que jamais, intelligemment partagé entre les pouces<br />

pendant que l’accompagnement parvient à courir dans<br />

les deux mains. La cadence qu’il écrivit pour Auguste<br />

Rennebaum en 1875 est incluse à cet endroit. Et, parce<br />

qu’il serait dommage de ne pas les avoir, les cadences<br />

composées pour Henrik Gobbi (date inconnue) et Lina<br />

Schmalhausen (1885) sont proposées sous forme de<br />

préambule optionnel. Dans le Liszt Pädagogium, Lina<br />

Ramann conserva la dernière coda de Liszt, établissant le<br />

texte adopté ici. Liszt réussit à préserver les progressions<br />

médiantes des sections transitoires de l’étude dans la<br />

main droite ascendante tout en introduisant une gamme<br />

par tons entiers descendante dans la main gauche.<br />

Poèmes musicaux d’une grande imagination, dont<br />

l’application technique semble fort secondaire, Waldesrauschcn<br />

(« Murmures sylvestres ») et Gnomenreigen<br />

(« Ronde des gnomes ») furent dédiés à Dionys Pruckner,<br />

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