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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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planches originales de certaines des publications. La<br />

collection d’origine mérite cependant d’être conservée<br />

pour bien des raisons. Les morceaux qui viennent de cette<br />

version comportent de nombreux traits intéressants qui<br />

ont disparu dans l’édition révisée ; certains des plus brefs<br />

morceaux supprimés par la suite sont absolument ravissants<br />

et nous présentent une joie innocente, généralement<br />

absente des œuvres séculaires de Liszt ; on y trouve un vrai<br />

chef-d’œuvre des premières années, « Lyon », qui vaut<br />

d’être connu et qui sans doute n’avait été ôté que parce<br />

que son nom le situe à l’extérieur de la Suisse ; enfin la<br />

troisième partie du premier recueil reparait dans une<br />

version révisée plus tard, en 1877, sous le titre « Trois<br />

Morceaux suisses », ce qui laisse à penser que Liszt avait<br />

peut-être changé d’avis, dans une certaine mesure.<br />

La première partie du recueil, Impressions et poésies,<br />

est de loin la plus importante, et était délibérément<br />

conçue ainsi. Dans sa préface au style plutôt fleuri, Liszt<br />

indique que les parties suivantes feraient appel à des<br />

sources légères, tirées du folklore (bien qu’à ce stade il ait<br />

envisagé que ces éléments proviennent d’un grand<br />

nombre de pays) et que l’idéal poétique auquel il aspirait<br />

ne serait apprécié que par un petit nombre. L’ensemble<br />

commence par un morceau composé en 1834, inspiré par<br />

un soulèvement des travailleurs de Lyon, dédicacé au<br />

mentor de Liszt, l’Abbé Félicité de Lammenais, avec en<br />

préface le slogan des ouvriers : « Vivre en travaillant ou<br />

mourir en combattant ». Sous la forme d’une marche<br />

puissante, aux résonnances d’orchestre, le morceau est<br />

construit avec rigueur en partant d’une fanfare en<br />

introduction qui s’élargit en une mélodie avec laquelle elle<br />

partage un rythme martial. L’apothéose est tout-à-fait<br />

remarquable car elle anticipe de près de vingt ans le motif<br />

du sommeil de la scène finale de Die Walküre de Wagner.<br />

Le reste de la musique, pour la plupart, a été composé<br />

à Genève entre 1835 et 1836. « Le lac de Wallenstadt » ne<br />

7<br />

diffère guère de la dernière version, et de la même façon<br />

commence avec une citation de Byron tirée de Childe<br />

Harold: « Thy contrasted lake … warns me, with its<br />

stillness, to forsake / Earth troubled waters for a purer<br />

spring » (« Ton lac contrasté … me conseille, par son<br />

calme, d’abandonner / Les eaux turbulentes de la terre<br />

pour une source plus pure »). Un ostinato rythmique d’un<br />

triolet et de deux duolets accompagne une mélodie des<br />

plus innocentes. Sans changement de clé ni de sujet, elle<br />

est suivie immédiatement par « Au bord d’une source ».<br />

Le poème de Schiller décrit la source au début du jeu de<br />

la toute jeune nature. Il faut reconnaître que cette<br />

première version de l’un des morceaux de water music les<br />

plus charmants de Liszt contient beaucoup de complications<br />

techniques qui ont été résolues de façon plus subtile<br />

dans la version révisée.<br />

« Les cloches de G***** » (Pourquoi Liszt avait-il<br />

souhaité cacher le nom de Genève ? En tout cas, il l’a<br />

révélé dans la dernière version), dédicacé à Blandine, sa<br />

toute petite fille, est un poème plus large sur la nature.<br />

Dans la version révisée, Liszt n’a conservé qu’une brève<br />

section du morceau et lui en a ajouté une deuxième,<br />

nouvelle. Dans notre version originale, l’œuvre se<br />

développe plus complètement et un thème accessoire,<br />

écarté dans la dernière version, atteint un apogée<br />

passionné avant que le calme du soir ne soit restauré avec<br />

une décoration en filigrane.<br />

« Vallée d’Oberman » est une œuvre inspirée par un<br />

roman écrit par celui auquel elle est dédicacée, plutôt que<br />

par un lieu suisse particulier. Bien que la dernière version<br />

soit généralement considérée comme l’une des plus belles<br />

œuvres de Liszt, l’original est lui aussi digne d’intérêt. Le<br />

matériel thématique est plus ou moins le même, et une<br />

partie de la structure est semblable, mais d’autres<br />

événements prennent place dans un ordre différent, et<br />

plusieurs passages ont une coloration harmonique

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