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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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Jérusalem, révision française d’I Lombardi alla<br />

prima crociata (le quatrième opéra de Verdi), fut produit<br />

en 1847, un an avant que Liszt exécutât son élaboration<br />

de Salve Maria !, l’aria de Giselda. Cette prière apparaît<br />

dans les deux versions de l’opéra et Liszt la considérait,<br />

avec raison, comme un des summums de la partition. La<br />

première transcription débute révérencieusement mais<br />

laisse la seconde strophe se déployer sur des arpèges<br />

fleuris, conférant à l’ensemble un élan de grandeur et de<br />

ferveur. Lorsque Liszt révisa l’œuvre vers la fin de sa vie,<br />

son approche changea radicalement : la seconde strophe<br />

assuma une qualité éthérée, et quantité de modifications<br />

subtiles firent du morceau une pièce beaucoup plus<br />

intime et pieuse. À l’instar de la réédition de la transcription<br />

de l’Agnus Dei du Requiem de Verdi, la seconde<br />

version du Salve Maria (sans point d’exclamation, fait<br />

révélateur) recèle des passages de substitution requérant<br />

le piano avec la pédale à vibrations prolongées de Ricordi,<br />

mécanisme grâce auquel toutes les notes tenues étaient<br />

automatiquement répétées au moyen d’un cylindre rotatif<br />

qui réactivait tous les marteaux levés—un instrument<br />

que Liszt recommandait avec prudence. Malheureusement,<br />

aucun exemplaire de cette curieuse machine ne<br />

semble être en assez bon état pour permettre un<br />

enregistrement.<br />

Personne ne pourrait accuser Liszt, alors âgé de<br />

soixante-quatorze ans, d’avoir accumulé des difficultés<br />

insurmontables dans sa seconde transcription du Chœur<br />

des pèlerins de Tannhäuser (les premières éditions<br />

ne purent se décider entre des pèlerins « jeunes » ou<br />

« vieux », mais Liszt spécifie « vieux »), qui réduit la<br />

musique à son essence même, mais garde l’adaptation de<br />

la coda composée pour la première transcription de ce<br />

morceau de Wagner—voir volume 17. (Les deux fois,<br />

Liszt fournit des versions longue et courte de la coda ;<br />

celle proposée ici est la plus longue.)<br />

7<br />

Avec une certaine humilité, Liszt choisit le doux chant<br />

du printemps de Walther (dans lequel le héros évoque son<br />

souhait de devenir maître chanteur) et non un passage,<br />

plus manifestement célèbre, de la puissante partition de<br />

Wagner. Mais il a, par cette option, créé un morceau d’une<br />

originalité confondante. Les figurations décoratives et les<br />

ornementations mélodiques d’Am stillen Herd sont parfaitement<br />

conformes à Wagner, et pourtant, la hardiesse<br />

de modulation de Liszt (il parvient à commencer la<br />

seconde strophe en si majeur plutôt qu’en ré majeur,<br />

mais trouve le moyen de restaurer la tonalité originale<br />

avant la fin de la stance) rend cette pièce plus substantielle<br />

et frappante que celle de Wagner. Liszt prolonge<br />

et contracte tour à tour divers passages dialogués pour<br />

finalement faire jaillir une énonciation plus libre de<br />

la majeure partie du matériau—mais en commençant<br />

alors en ré bémol majeur, puis en effectuant des passages<br />

en mi majeur, ré majeur et fa majeur, avant de réaffirmer<br />

triomphalement le ré majeur comme seule tonalité possible<br />

; il achève l’œuvre sur une conclusion splendide et<br />

digne, dérivée du motif introductif.<br />

Lucrezia Borgia (1833) de Donizetti servit de base à<br />

une fantaisie de concert composée par Liszt en 1840/1 (à<br />

paraître dans le prochain volet de « Liszt à l’Opéra »). Son<br />

matériau musical correspond étroitement à la seconde<br />

partie des Réminiscences. En 1848, Liszt ajouta sa transcription<br />

du trio du deuxième acte—un de ses mouvements<br />

les plus animés, tant son usage des arpèges et des<br />

trémolos est dithyrambique. Une révision de la seconde<br />

partie le conduisit à supprimer l’essentiel du développement<br />

de la chanson à boire mais aussi à améliorer sa<br />

présentation, en rétablissant un court passage du finale<br />

de Donizetti, auparavant négligé, et en insérant une brève<br />

référence au thème du trio, juste avant le finale. L’œuvre<br />

complète, en deux mouvements, apparaît comme l’une<br />

des plus grandes fantaisies de Liszt. Dans la première

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