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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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prémonition du soldat ») nous replonge dans la crainte de<br />

la séparation de l’amour, avec un soldat près du feu de<br />

camp effrayé pour l’avenir de sa vie et de son amour. Liszt<br />

transforme la pièce en un poème quasi-symphonique en<br />

offrant des textures qui expriment exactement un esprit<br />

troublé avant que le sommeil n’arrive enfin, accompagné<br />

des pensées plus heureuses de la bien-aimée lointaine.<br />

Le deuxième disque se termine sur deux raretés :<br />

Frühlingsglaube, D686c (« La foi du printemps »)—<br />

comme la nature change au printemps, toutes les choses<br />

le doivent aussi, mais pour le mieux—apparaît dans une<br />

transcription similaire dans le Zwölf Lieder, S558. Cette<br />

première version contient une autre lecture possible<br />

magnifique pour le second couplet (donné ici), qui fut<br />

supprimé plus tard sans que l’on sache pourquoi. La<br />

soi-disant « Troisième édition » de la Marche hongroise<br />

fut exécutée par un bricolage compliqué de la première<br />

édition (comme dans Mélodies hongroises—voir Volume<br />

31), et de la deuxième édition de Diabelli (comme dans<br />

Ungarische Melodien dans ce volume) avec une nouvelle<br />

introduction et plusieurs nouveaux interludes, ainsi que<br />

plusieurs changements de texture, qui adaptent tous<br />

l’esprit de Liszt âgé à la musique de sa jeunesse.<br />

Qu’il est dommage que Liszt n’ait pas transcrit le cycle<br />

entier de Winterreise ! Ses Zwölf Lieder von Franz<br />

Schubert—[aus] Winterreise sont exactement de<br />

la même qualité excellente que ses transcriptions de<br />

Schwanengesang, et ne posséder que la moitié du cycle<br />

est désespérant, même si la sélection et l’arrangement de<br />

celui-ci ont leur propre histoire à raconter. Ceci n’est pas<br />

la bonne place pour entrer trop en profondeur dans<br />

l’histoire du cycle original de Schubert, D911, mais ce<br />

dernier fut composé en deux explosions de créativité<br />

en 1827, d’après les poèmes du même Wilhelm Müller,<br />

dont les textes nourrissent Die schöne Müllerin. Certains<br />

affirment que, au moment où le second recueil de ces<br />

14<br />

chants fut écrit, Schubert aurait dû les remettre en ordre<br />

selon l’ordre des poèmes originaux. David Owen Norris a<br />

aussi plaidé la remise en ordre des transcriptions de Liszt<br />

selon certaines directives similaires. L’ingéniosité du<br />

lecteur de disques compacts moderne permet à l’auditeur<br />

modéré d’expérimenter à loisir, mais ici, les transcriptions<br />

sont données telles que Liszt les a publiées, et<br />

elles comprennent les numéros 1, 23, 22, 13, 4, 6, 5, 24,<br />

19, 21, 18 et 17 du cycle de Schubert. La structure des<br />

tonalités de Liszt est typiquement intéressante : ré<br />

mineur, si bémol majeur (Schubert, quant à lui, utilise la<br />

majeur), sol mineur, mi bémol majeur, do mineur, mi<br />

mineur (Schubert utilise fa dièse mineur), mi majeur, la<br />

mineur, la majeur, fa majeur et ré mineur/ré majeur/ré<br />

mineur. Comme pour les transcriptions de Schwanengesang,<br />

Liszt a offert d’autres lectures possibles, mais,<br />

dans ce cas seulement, pour cinq des chants (voir<br />

Volume 33).<br />

Liszt commence son voyage comme le fait Schubert,<br />

par le chant de marche étrangement imaginatif : Gute<br />

Nacht éliminant l’avant-dernier couplet, et traitant le<br />

morceau comme un thème avec variations. Comme cela<br />

revient si souvent, le thème du poète est celui de l’amour<br />

rejeté, et Liszt contribue, grâce à une habile description<br />

imagée dans son choix de textures fragiles, à dépeindre la<br />

Mondenschatten (« Ombre au clair de lune »), les rêves<br />

tranquilles de la bien-aimée étant laissés à l’arrière-plan.<br />

Dans Die Nebensonnen (« Soleils factices »), Liszt reprend<br />

le chant de Schubert en un couplet et l’allonge en une<br />

narration dramatique qui reflète véritablement l’étendue<br />

émotionnelle de ce poème épineux : la suffisance d’une<br />

illusion d’optique de trois soleils représentant l’échec du<br />

poète dans les relations humaines.<br />

Liszt traite Mut (« Courage ») avec, comme il se doit,<br />

une décoration de fête (et il élimine la reprise de l’introduction<br />

dans la coda), faisant joyeusement face, avec

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