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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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le duc Ernest. Ce morceau a, cependant, toujours été<br />

répertorié comme œuvre originale de Liszt plutôt que<br />

comme transcription, tant celui-ci a tissé les lignes<br />

mélodiques originelles en une conception nouvelle.<br />

(Devoir nous est de saisir la présente opportunité pour<br />

corriger un impair commis dans la notice de la version<br />

révisée du volume 4. Le prince Louis périt dans une<br />

bataille, sans jamais avoir été marié. La princesse qui<br />

remit à Liszt le volume de la musique de Louis n’était pas<br />

son épouse mais celle de son neveu et successeur au<br />

titre.)<br />

Otto Lessmann (1844–1918) fut davantage connu de<br />

son vivant comme journaliste, directeur de théâtre et<br />

producteur que comme compositeur, auteur probable<br />

des trois chants de Tannhaüser pour une représentation<br />

de la pièce de Julius Wolff. Le premier—Der Lenz ist<br />

gekommen (« Le printemps est arrivé »)—est un chant<br />

typiquement printanier, simple et strophique, que Liszt<br />

traite, à son accoutumée, comme un thème avec<br />

variations. Mais il prolonge la ritournelle à chaque fin de<br />

couplet tandis que la coda, réfléchie, est authentiquement<br />

lisztienne. Il est regrettable que la musique de Lessmann<br />

pour le Trinklied (« Chanson à boire »), pourtant pleine<br />

d’humour histrionique, ne soit pas aussi amusante que le<br />

poème. Ce dernier, fort sérieusement dédié à tout ce qui<br />

s’écoule, rouge ou blanc, en appelle à la pestilence sur<br />

tout ce qui est sec et médite sur la fortification que l’alcool<br />

procure tant à l’amour qu’à la haine. Liszt rend la section<br />

moyenne (qui recèle une prémonition quelque peu<br />

déconcertante du Country Gardens de Grainger) beaucoup<br />

trop délicate pour que la pièce puisse connaître un<br />

quelconque renouveau. Du schaust mich an (« Tu me<br />

regardes »)—la bien-aimée regarde le poète avec des<br />

questions inexprimées—est un superbe chant d’amour,<br />

dont l’original ferait un excellent bis dans un récital de<br />

lieder. La transcription qu’en fait Liszt rallume une ardeur,<br />

écho du romantisme le plus excessif qui anima le milieu<br />

de sa vie.<br />

La première publication du dernier morceau de ce<br />

récital, intitulée « Le célèbre Zigeuner-Polka de Conradi<br />

pour le piano par F. Liszt », annonce une version orchestrale<br />

de l’original de Conradi et une version édulcorée<br />

pour piano (non signée de Liszt). L’idée de la célébrité<br />

d’une musique d’Auguste Conradi (1821–1873) nous<br />

semble aujourd’hui légèrement bizarre, mais Conradi—<br />

qui fut un temps secrétaire et copiste de Liszt, lequel le<br />

guida dans l’orchestration de quelques-unes de ses<br />

propres œuvres—fut, de son vivant, un prolifique<br />

compositeur à succès, notamment réputé pour ses œuvres<br />

orchestrales légères. Il écrivit cependant des opéras, des<br />

symphonies et quantité d’autres musiques plus sérieuses,<br />

toutes oubliées. La Zigeuner-Polka, composée en 1843,<br />

était certainement déjà célèbre avant que Liszt la transcrivît.<br />

Hormis l’introduction et la coda, ainsi qu’une ou<br />

deux transitions, la version lisztienne ne tente pas<br />

d’améliorer la structure de Conradi, qui n’est en définitive<br />

qu’une succession de courtes mélodies dansantes<br />

simplement mises bout à bout sur le mode de la reprise.<br />

Comme attendu, les traits typiquement hongrois sont<br />

accentués dans les passages ajoutés par Liszt, beaucoup<br />

moins fades que les agréables mélodies carrées de<br />

Conradi.<br />

LESLIE HOWARD © 1996<br />

Traduction HYPERION<br />

7

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