PIANO MUSIC - Abeille Musique

Mélodies hongroises
LA PLUPART des catalogues lisztiens omettent de mentionner un important manuscrit
non publié, déposé au Richard Wagner Museum de Bayreuth: un volume de
mélodies de danse hongroises arrangées pour piano, avec différents degrés
d’harmonisation, d’extension et d’élaboration. Ces pièces reposent sur des œuvres de
plusieurs compositeurs de musique légère hongroise, connus et inconnus – en réalité, des
«standards» d’orchestre de danse de l’époque. La première partie du volume est de la main
de Liszt, le reste de celle d’Ede Reményi, qui dédia son travail au compositeur, avec la
mention «Weimar, 22 juin 1853» – donnant, présume-t-on, un terminus ad quem à la partie
lisztienne du volume. (Géza Papp a établi que Liszt souhaita étendre son recueil de
mélodies hongroises tradionnelles, au début de l’année 1853, et que Bülow acquit alors
pour lui d’autres pièces de la collection d’István Fáy.)
Bien sûr, Liszt avait déjà puisé force matériau dans ce genre de musique pour ses récents
volumes de Rapsodies hongroises n o 1-15, et il est intéressant de constater qu’il songeait à
produire d’autres œuvres dans le même esprit, mais plus légères. Nous ne disposons
d’aucune information quant aux circonstances de composition du volume, ni quant à son
dessein – Liszt semble l’avoir totalement abandonné, excepté l’utilisation d’une des
mélodies de la portion «Reményi» dans son oratorio Die Legende von der heiligen
Elisabeth. Le présent auteur découvrit tout d’abord l’existence de ce recueil grâce à un
splendide article de Géza Papp intitulé Unbekannte «Verbunkos»-Transcriptionen von
Ferenc Liszt – «Ungarischer Romanzero» (in Studia Musicologica Academiae Scientiarum
Hungaricae 29, 1987), qui doit être sincèrement remercié pour avoir fourni l’essentiel des
informations reproduites infra. Imre Mezapple (Editio Musica Budapest) nous a aimablement
procuré une photocopie de la portion «Liszt» du manuscrit; l’ensemble du volume a, en
outre, été compulsé au Richard Wagner Museum, où Frau Gudrun Föttinger nous a
généreusement permis de disposer d’une copie du manuscrit complet. Enfin, l’infatigable
Mária Eckhardt (qui aida aussi Géza Papp dans ses recherches) nous a permis d’avoir en
notre possession un excellent volume contenant un grand nombre des pièces originales
utilisées par Liszt pour son Ungarischer Romanzero: Magyar Nóták Veszprém Vármegyébapplel
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