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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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du scherzo et la dernière page d’arpèges à deux mains,<br />

véritable source de désastres de bien des concerts, sont<br />

totalement évités, ces dernières étant remplacées par des<br />

accords plus solides du piano et par la fanfare des cors et<br />

des trompettes.<br />

Disque Compact 2<br />

Notre version du Concerto pathétique représente les<br />

dernières pensées de Liszt au sujet d’une œuvre sur<br />

laquelle il s’est penché, par intermittence, pendant plus<br />

de trente-cinq ans. Comme nous l’avons vu, la première<br />

version était le Grand Solo de concert pour piano, S175a,<br />

puis avec orchestre, S365 (voir Vol. 53a), suivi de la<br />

version prolongée du Grosses Konzertsolo pour piano,<br />

S176, (Vol. 3) et par la version pour deux pianos : Le<br />

Concerto pathétique, S258 date d’environ 1856 et fut très<br />

apprécié des étudiants de Liszt, qui durent malgré tout<br />

attendre dix ans pour le voir imprimer. Dans une seconde<br />

édition de cette version, sortie en 1884, une section de<br />

vingt-sept mesures vers la fin a été remplacée par<br />

quarante mesures composées par Hans von Bülow—<br />

apparemment avec la bénédiction de Liszt. Il est possible<br />

qu’un des étudiants de Liszt, Eduard Reuss, ait composé<br />

une version de l’édition de 1866 pour piano et orchestre<br />

dès 1872, version qui parvint aux oreilles de Liszt en<br />

1885 (un des autres étudiants du compositeur—Richard<br />

Burmeister—avait déjà composé une version concertante<br />

de l’œuvre mais rien n’indique que Liszt l’ait connue. Une<br />

version par Gábor Darvas a été publiée en Hongrie plus<br />

récemment, puis enregistrée, mais elle n’a rien à voir avec<br />

Liszt non plus). Une vive correspondance s’est établie<br />

entre Liszt et Reuss, Liszt prenant petit à petit les<br />

commandes du morceau ; après avoir fait part de son<br />

contentement à Reuss, Liszt le modifia et le révisa<br />

considérablement jusqu’à janvier 1886, date à laquelle il<br />

donna son accord pour sa publication (le manuscrit<br />

19<br />

incomplet détenu par la Bibliothèque du Congrès ne représente<br />

pas ses dernières pensées et nous ne possédons<br />

pas la copie du graveur pour vérifier quels changements<br />

furent apportés au stade d’ébauche. Quoi qu’il en soit, le<br />

morceau fut publié après la mort de Liszt, au même titre<br />

que la réduction pour deux pianos d’August Göllerich).<br />

Modification de l’instrumentation et ajout d’une nouvelle<br />

introduction et d’une coda mis à part, l’intention principale<br />

de Liszt était d’extraire le piano de la texture orchestrale<br />

en ajoutant plusieurs solos de liaison—projet<br />

étrange mais efficace puisqu’ils sont pratiquement tous<br />

dans le style clairsemé de ses dernières œuvres, contrastant<br />

avec les textures opulentes du milieu de sa carrière de<br />

compositeur, lesquelles influencèrent le reste de l’œuvre.<br />

Faisant preuve d’une générosité caractéristique, Liszt<br />

s’arrangea pour que les honneurs suscités par la publication<br />

du morceau reviennent entièrement à Eduard Reuss,<br />

sans tirer aucun partie de son propre travail non négligeable<br />

de collaboration et de recomposition—générosité à<br />

l’origine de l’omission injustifiée de l’œuvre de la plupart<br />

des catalogues de Liszt.<br />

L’ouverture du Concerto pathétique est un passage de<br />

composition nouvelle de dix mesures en octaves, pour<br />

orchestre 1; l’orchestre se réserve l’énoncé consécutive<br />

du premier thème. Le piano intervient pour une brève<br />

cadence, laquelle aboutit à la mélodie lyrique contrastante<br />

qui continue de former le groupe du premier sujet et se<br />

poursuit tout au long de la transition agitée vers le second<br />

sujet 2, précédé du premier des solos interpolés de Liszt.<br />

Ce thème grandiose est repris par les cuivres et les tambours—le<br />

rythme du tambour a une importance significative<br />

étant donné qu’il s’agit d’une nouvelle invention de<br />

Liszt, qui a écrit à Reuss (le 10 janvier 1886) pour lui dire<br />

qu’il produirait un plus bel effet que son projet initial, qui<br />

se composait de quintes reprises rapidement recopiées du<br />

morceau pour deux pianos et qu’il aurait deux usages : il

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