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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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programme s’intitulait « Young Master Liszt »). Il y revint<br />

pendant, la dernière année de sa vie ; Liszt était alors un<br />

grand homme respecté et il échangea des histoires avec la<br />

Reine Victoria sur leur première rencontre qui remontait<br />

à quelque 46 ans. Sa tournée de 1840/41 fut harassante :<br />

il dut jouer dans beaucoup trop de salles, exécuter des<br />

programmes panachés à l’extrême sur des pianos plutôt<br />

abominables. Bon nombre de ces détails sont repris dans<br />

les chroniques de John Orlando Parry. En général,<br />

l’accueil critique de Liszt était plutôt mitigé et son répertoire,<br />

idéal pour des tournées d’interprètes de variétés, ne<br />

contribua pas à sa réputation de sérieux à long terme.<br />

Malgré une allusion astucieuse à « Rule Britannia » dans<br />

la coda et un ou deux effets harmoniques saisissants,<br />

pour les publics modernes, ses divagations sur l’hymne<br />

national sont « distrayantes » mais peu méritoires.<br />

Les origines de la Canzone napolitana restent un<br />

mystère pour l’écrivain d’aujourd’hui ; le thème ne<br />

ressemble pas à une chanson folklorique mais bien plus à<br />

une musique de salon. Liszt n’était pas en Italie pendant<br />

l’année de sa composition (bien qu’il ait certainement été<br />

à Naples avant cela pendant assez longtemps) et rien<br />

ne permet de deviner la provenance de l’œuvre dans la<br />

correspondance publiée. Toutefois, c’est une musique<br />

assez claire conçue avec délicatesse pour le piano en fa<br />

dièse majeur. Pour une raison indéterminée, Liszt republia<br />

la pièce presque immédiatement en fa majeur avec<br />

quelques petites modifications, surtout à la fin, sous le<br />

sous-titre « Notturno pour piano » et avec la description<br />

« Edition nouvelle. Arrangement élégant ». Les deux<br />

versions sont enregistrées ici.<br />

Ceux qui connaissent bien la sixième Rhapsodie<br />

Hongroise n’auront pas de mal à reconnaître les éléments<br />

de base des trois Ungarische Nationalmelodien. En fait,<br />

une bonne partie de ces trois pièces était déjà parue dans<br />

le recueil Magyar Dalok—la première partie du premier<br />

6<br />

cycle de pièces de Liszt fondées sur de la musique<br />

hongroise et tzigane—dans la No 5 (où Liszt a ajouté une<br />

brève introduction et une coda), la No 4 (réimprimée sans<br />

changement) et la deuxième partie de la No 11 (avec un<br />

nouveau Prélude et une coda qu’on ne retrouve pas dans<br />

la sixième Rhapsodie).<br />

Liszt croyait apparemment que le cantique hussite sur<br />

lequel il avait composé son Hussitenlied était d’origine<br />

plus ancienne que ce qu’on a découvert ultérieurement.<br />

Sachant que la mélodie est de Josef Thedor Krov (1797–<br />

1859), nous pouvons donc nous dispenser de la note<br />

ajoutée au titre par Liszt « tiré du XV e siècle ». Le public<br />

anglais et les cinéphiles reconnaîtront peut-être ce thème<br />

sans grande difficulté puisqu’il a si bien servi Balfe dans<br />

The Bohemian Girl et qu’il est passé au cinéma par<br />

l’intermédiaire inattendu de Laurel et Hardy. Krov avait<br />

composé ce thème comme chanson à boire mais elle est<br />

très vite devenue un hymne patriotique hongrois. Liszt ne<br />

fut pas le seul à croire qu’il s’agissait d’un choral hussite<br />

et il composa cette excellente élaboration pour sa première<br />

tournée de concert à Prague en 1840 où il séduisit tous les<br />

cœurs. Liszt commence avec ce qu’il appelle une « version<br />

littérale », mention imprimée en petits caractères dans la<br />

première édition et que l’on peut apparemment omettre<br />

mais qui donne une belle introduction à la fantaisie en<br />

tant que telle et nous l’avons intégrée ici.<br />

Personne ne s’est encore prononcé sur la question de<br />

savoir si l’influence de la Princesse Carolyne zu Sayn-<br />

Wittgenstein sur Liszt fut, comme Sellars et Yeatman<br />

l’indiqueraient, « a Good or a Bad Thing » (« une bonne<br />

ou une mauvaise chose »). Quoi qu’il en soit, cette femme<br />

domina les quarante dernières années de la vie de Liszt et,<br />

bien que responsable de presque toutes ses difficultés<br />

sociales et domestiques à l’époque, ce fut elle qui l’éloigna<br />

de la vie du virtuose ambulant composant du mieux qu’il<br />

pouvait et aussi souvent qu’il pouvait et le convertit au

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