19.11.2013 Views

PIANO MUSIC - Abeille Musique

PIANO MUSIC - Abeille Musique

PIANO MUSIC - Abeille Musique

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

entiers donnés dans l’un ou l’autre texte, formant ainsi<br />

une seconde version possible de tout le cycle (voir Volume<br />

33), mais, ici, le texte principal apparaît à travers toute<br />

l’œuvre.<br />

Les mystérieux arpèges de Die Stadt (« La ville »)<br />

forment un début excellent et troublant au cycle de Liszt,<br />

et son interprétation du second couplet : « Ein feuchter<br />

Windzug kräuselt die graue Wasserbahn » (« une brise<br />

humide et froide agite le cours d’eau gris ») renforce la<br />

référence du chant à la bien-aimée perdue. Das Fischermädchen<br />

(« La jeune pêcheuse ») est une transcription<br />

directe avec un couplet final supplémentaire qui reflète<br />

l’« Ebb’ und Flut » (« flux et reflux ») du texte avec son<br />

battement délicat entre majeur et mineur. L’Aufenthalt<br />

(« Lieu de repos ») du poète frappé par le chagrin ne peut<br />

être que la rivière qui se précipite, la forêt qui gronde ou<br />

la roche inflexible—et la réponse de Liszt est pleine<br />

d’une astucieuse description imagée.<br />

Am Meer raconte, au bord de la mer au crépuscule,<br />

l’amour perdu, et l’empoisonnement du poète par les<br />

larmes qu’il a bues des mains de la malheureuse femme<br />

qu’il aime. Les trémolos de Liszt correspondent exactement<br />

à ceux de Schubert, et il rend parfaitement l’atmosphère.<br />

Abschied (« Adieu ») est un merveilleux morceau<br />

de gaieté forcée à la séparation, brillamment mis en<br />

musique par Schubert et bien reproduit par Liszt, qui<br />

ajoute son commentaire musical habituel sur le texte<br />

pour arriver à une série animée de variations avec beaucoup<br />

de sautillements en triolets. In der Ferne (« Dans<br />

le lointain ») décrit l’état morne et maudit de ceux qui<br />

abandonnent ce et ceux qu’ils aiment à errer insatisfaits,<br />

révélant finalement que c’est le poète lui-même faisant<br />

part à l’amoureuse qui lui a brisé le coeur de sa décision<br />

de fuir. La transcription puissante de Liszt, sous-titrée<br />

« Lamentation », perce le cœur des mots et de la musique.<br />

Dans Ständchen, Liszt se permet, comme cela est si<br />

13<br />

fréquent chez lui, de mettre en musique les troisième et<br />

quatrième couplets entiers de la mélodie, et la main<br />

droite de l’accompagnement, en canon, sans de ce fait<br />

causer de dégâts ; Liszt retire le dernier accord dans sa<br />

transcription toutefois très directe de Ihr Bild (« Son<br />

portrait »)—un rêve où une image de l’amante perdue<br />

du poète viendrait à la vie—afin de passer directement<br />

à Frühlingssehnsucht (« Le désir au printemps ») dans<br />

lequel Liszt reflète l’impatience du poète pour l’'amour<br />

au printemps par un croisement des mains téméraire et<br />

des bonds d’un côté à l’autre du clavier. Liebesbotschaft<br />

(« Message d’amour ») constitue l’un des chants les plus<br />

heureux du cycle. Liszt parvient à inclure les constantes<br />

triples croches de Schubert, qui représentent le ruisselet<br />

se précipitant et transportant des salutations à la bienaimée<br />

du poète. Liszt déplace la partition vocale du ténor<br />

au soprano (en dixièmes) entre les couplets.<br />

Dans Der Atlas le poète compare le fardeau de la peine<br />

d’un amant au poids du monde porté par Atlas, et en veut<br />

à la volonté de son cœur. Liszt varie l’accompagnement<br />

trémolo au début par des motifs de six doubles croches—<br />

légèrement alarmant par son aspect au départ peu<br />

familier, mais rétrospectivement plus efficace pour garder<br />

les triples croches pour la fin. Dans Der Doppelgänger<br />

(« Le double ») le poète aperçoit une vision de lui-même<br />

à l’extérieur de la maison où son amante perdue a vécu.<br />

Le chant terrifiant de Schubert possède une texture tellement<br />

simple que Liszt a du mal à faire beaucoup mieux<br />

que d’élargir les accords pour compenser le manque de la<br />

voix.<br />

Die Taubenpost (« Le pigeon voyageur ») est un joyeux<br />

contraste au malheur solitaire du morceau précédent. Le<br />

joyeux trait d’esprit du poète compare son désir à un<br />

pigeon voyageur qui jamais ne faillira dans la distribution<br />

d’un message d’amour fidèle, et Liszt orne le texte du<br />

scintillement le plus heureux. Kriegers Ahnung (« La

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!