PIANO MUSIC - Abeille Musique

chœurs amateurs d’enfants aiment tant, mais la version
révisée est plus subtile, moins définitive, et il peut même
y avoir une allusion délibérée au prélude de Tristan dans
l’introduction ; Am Rhein im schönen Strome (« Dans les
belles eaux du Rhin ») est aussi de Heine et mieux connu
dans la mise en musique de Schumann dans Dichterliebe
—mais Schumann change « schönen » en « heiligen » et,
ayant ainsi canonisé le fleuve, transforme son lied en
allégorie, tandis que Liszt demeure fidèle à la beauté des
eaux qu’il exprime dans un accompagnement très orné,
de 9 ou 12 notes par mesure (il utilise la version à 12
notes dans la transcription) ; Mignons Lied, inspiré de
Wilhelm Meister de Goethe—Kennst du das Land wo die
Zitronen blühn (« Connais-tu le pays où fleurit
l’oranger »)—a été mis en musique par de nombreux
compositeurs. (Ainsi, par exemple, Liszt fit une transcription
de la mise en musique de Beethoven, enregistrée
dans le volume 15 de la série actuelle) et celle de Liszt est
devenue une de ses mélodies les plus durables. La
musique reflète l’intensité grandissante de chaque strophe
du poème, et le refrain plus rapide : « Dahin ! »
(« Reviens ») exige finalement une expression des plus
passionnées. La Ballade du roi de Thulé, de Goethe, et son
gobelet d’or—cadeau de sa maîtresse mourante, dont il
ne pouvait se servir sans avoir les larmes aux yeux, et qu’il
jeta à la mer avant de mourir plutôt que de le laisser à un
autre—est une des plus belles chansons dramatiques de
Liszt et la transcription ne contient aucune décoration
superflue. Der du von dem Himmel bist (« Toi qui viens
du Ciel ») est une fois encore un poème de Goethe, très
aimé par les compositeurs. Sous-titré « Invocation », un
heureux motif de paires de double-croches ascendantes et
descendantes forme la trame de ce morceau. Le dernier
lied de la collection—en fait, le premier de tous ceux que
Liszt composa—était à l’origine en italien, le poème de
Bocella Angiolin dal biondo crin (« Petit ange aux boucles
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