PIANO MUSIC - Abeille Musique

élargissements. Il est dommage que la version originale n’ait jamais été publiée (pas plus que son
arrangement pour duo pianistique, également conservé à Paris, attaché à la version solo), car elle
évite totalement l’occasionnel risque de longueur de la version finale, trait qui pourrait en partie
expliquer la relative rareté de ses exécutions en concert.
Le manuscrit original, non publié, d’À la chapelle Sixtine – Miserere d’Allegri et Ave verum de
Mozart, conservé aux Goethe-Schiller Archive de Weimar, présente force réécritures et premiers
jets biffés mais, à la lumière de la version finale publiée (cf. volume 13), il est intéressant de voir
que la longue reprise des sections d’Allegri et de Mozart fut envisagée, et rejetée, dans la version
originale, cependant que les rêveries de la coda combinent des éléments des deux thèmes un peu
plus assidûment que dans la révision. La teneur générale de la pièce est toujours la même: un
corpus de variations sur l’ouverture du motet d’Allegri et une transcription plus ou moins complète
du motet de Mozart. La première version surpasse la seconde quant au niveau de terreur élevé à
l’apogée du Miserere, avant que la consolation de l’Ave verum n’apaise l’œuvre.
Comme nous avons souvent eu l’occasion de le souligner, les soi-disant versions simplifiées de
Liszt ne parviennent jamais vraiment à une réelle compréhension des limites de l’amateur auquel
elles sont destinées. Les trois Ungarische National-Melodien (Im leichten Style bearbeitet)
s’essaient sur cette voie en transposant les deux premières pièces au demi-ton inférieur. Mais des
complexités demeurent dans la troisième pièce, garantissant qu’aucun piano de salon de grand-tante
n’en arborera jamais de copie écornée par l’usage. (Pour la version originale, cf. volume 27; pour
les versions les plus imposantes, cf. n o 5, 4 et 11 des Magyar Dalok – volume 29; il existe aussi une
version feuille d’album de la première pièce; les trois pièces figurent, enfin, dans la sixième
Rhapsodie hongroise.) La treizième des Magyar Rapszódiák (cf. volume 29) parut également dans
une version simplifiée intitulée Ungarische National-Melodie et, si elle n’est en rien aussi
diaboliquement difficile que la version de concert, il ne s’agit pas non plus d’une œuvre pour
enfant.
LESLIE HOWARD ©1998
Traduction HYPERION
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