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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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La perfection simple de Trübe Wolken, ou Nuages gris,<br />

son titre le plus courant, fit l’admiration de Debussy et<br />

de Stravinski. La prétendue tonalité—sol mineur—est<br />

déformée par la dissonance, d’abord grondante puis<br />

lyrique, que ne résout absolument pas l’énigmatique<br />

cadence.<br />

Recueillement—offert au compositeur italien Lauro<br />

Rossi—tisse des arpèges autour d’une gamme ascendante<br />

avant de s’installer dans une écriture d’accords très<br />

simples, avec de fréquents rappels de la tonique ut dièse.<br />

La Toccata est une extraordinaire petite étude, exceptionnelle<br />

parmi les dernières pièces pour son tempo<br />

prestissimo et l’atmosphère ambiguë de « blanches » de<br />

l’harmonie avant le mouvement parallèle chromatique du<br />

trait de conclusion.<br />

Resignazione est peut-être une œuvre pour orgue. Elle<br />

fut écrite sur une page blanche à la suite d’une pièce pour<br />

orgue et sans aucune spécification d’instrument, si<br />

bien que pianistes et organistes se sont intéressés à ce<br />

minuscule fragment qui s’éteint sans la moindre note de<br />

« résignation » !<br />

Wiegenlied (« Chant du berceau ») se retrouve à<br />

plusieurs endroits : pour la combinaison inhabituelle de<br />

quatre violons (intitulée Die Wiege), en ouverture du<br />

dernier poème symphonique Du berceau à la tombe, et<br />

cette délicate pièce pour piano composée pour Arthur<br />

Friedheim, élève et secrétaire de Liszt.<br />

L’harmonie de Unstern! (« Étoile de malheur ») est<br />

parfois brutalement hostile : tritons, harmonie par tons<br />

entiers, triades augmentées sur une pédale et violente<br />

dissonance avant que la conclusion dans un style d’orgue<br />

n’apporte un semblant de paix, si ce n’est un baume final.<br />

Il n’est pas étonnant que Liszt ait déclaré que son langage<br />

musical ne serait pas compris de son vivant !<br />

S’il manifeste un certain sens de l’humour dans une<br />

grande partie de sa musique, du moins dans les limites du<br />

6<br />

scherzando, et avec souvent un mordant méphistophélique,<br />

on n’y trouve pratiquement pas de véritable<br />

plaisanterie musicale, à l’exception de la seule pièce<br />

inspirée par le spectacle de la corpulente Madame Pelet-<br />

Narbonne prenant plaisir dans un tour de manège. Le<br />

compte-rendu que fait Liszt de l’incident n’est pas très<br />

aimable, il faut l’admettre—un « Allegro intrépide »,<br />

assez proche de l’esprit de l’Allegro barbaro de Bartók.<br />

La pauvre Madame Pelet-Narbonne était une amie<br />

d’Olga von Meyendorff, avec laquelle Liszt entretint une<br />

correspondance abondante et vivante et pour laquelle il<br />

écrivit plusieurs pièces, dont les cinq pages d’album<br />

publiées à tort comme une sorte de cycle, alors que leur<br />

composition avait été étalée sur de nombreuses années et<br />

qu’elles sont tout à fait indépendantes les unes des autres.<br />

Ce sont des modèles de simplicité ; la deuxième pièce est<br />

tirée du deuxième des Liebesträume, et seule la cinquième<br />

pièce, plus longue, a un titre, Sospiri! (« Soupirs ! »).<br />

L’autre pièce en fa dièse sans titre fut découverte parmi<br />

les manuscrits de Liszt après sa mort, et on ignore tout de<br />

son origine. On y trouve certainement beaucoup plus du<br />

premier style de Liszt, avec son arc mélodique excessif et<br />

ses tierces parallèles, mais aussi de nombreuses allusions<br />

à une musique comme le dernier Impromptu ou les<br />

Valses oubliées.<br />

La Romance oubliée est due à la requête d’un éditeur<br />

qui voulait la permission de réimprimer une Romance<br />

antérieure, elle-même une transcription de la petite<br />

mélodie peu connue de Liszt, Ô Pourquoi donc. Liszt<br />

refusa la permission et envoya à la place un remaniement<br />

du matériau—nostalgique coup d’œil en arrière, dans le<br />

même esprit que ses quatre Valses oubliées—en quatre<br />

versions : pour alto, violon ou violoncelle et piano, ainsi<br />

que pour piano seul.<br />

Il y a quatre pièces associées à la mort de Wagner, le<br />

compositeur contemporain que Liszt admirait entre tous,

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