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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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LISZT Transcriptions russes et hongroises<br />

C<br />

E PROGRAMME DE PIÈCES PEU CONNUES sur<br />

des thèmes russes et hongrois caractérisent Liszt<br />

le philanthrope : la plupart sont basées sur des<br />

œuvres ou des thèmes de contemporains de Liszt, et<br />

montrent celui-ci joignant volontiers son nom à ceux de<br />

compositeurs moins renommés pour augmenter leurs<br />

ventes et répandre leur œuvre. On retrouve également<br />

quelques-uns de ses amis de la société hongroise et russe,<br />

et si leur art naturel ne dépasse guère un niveau<br />

relativement amateur, Liszt parvient vite à transformer<br />

leurs idées en compositions en tous points remarquables.<br />

Les deux transcriptions que Liszt fit finalement publier<br />

ensemble sous le titre Arabesques furent conçues<br />

séparément, et Solovei apparut tout d’abord dans une<br />

version antérieure plutôt tapageuse avec une page de titre<br />

tentant de reproduire des lettres cyrilliques avec des<br />

caractères romains—le résultat ne trompant personne.<br />

La version révisée, refaçonnant une ravissante mélodie<br />

d’un modeste maître russe passablement négligé en y<br />

introduisant une délicate imitation du chant du rossignol,<br />

devait devenir une solide pièce de rappel. Bien que les<br />

éditions imprimées de la Chanson bohémienne ne<br />

précisent pas l’origine de la mélodie, il semble qu’elle soit<br />

l’œuvre d’un certain Pyotr Petrovitch Bulakhov (à ne pas<br />

confondre avec Konstantin Bulhakov), à propos duquel<br />

l’auteur de ces notes ne dispose malheureusement<br />

d’aucune information. Comme bon nombre des transcriptions<br />

de mélodies de Liszt, cette pièce s’apparente<br />

étroitement à une série de variations.<br />

Le comte Michael Jurjew Wielhorsky (1788–1856),<br />

pour employer la translittération qu’il recommandait, était<br />

un chanteur et compositeur russe fortuné ; mécène avisé,<br />

il fut l’ami de Chopin et de Liszt. Si sa musique est presque<br />

entièrement oubliée aujourd’hui, Liszt fit deux transcriptions<br />

de l’une de ses mélodies, publiées tantôt sous le titre<br />

5<br />

russe original (littéralement, « Je l’ai aimée »), tantôt sous<br />

celui des paroles françaises, Autrefois. Liszt rencontra<br />

Wielhorsky parmi d’autres compositeurs russes, pour la<br />

plupart des amateurs inspirés de l’aristocratie, lors de son<br />

séjour à Saint-Pétersbourg vers le début des années 1840.<br />

Hormis une élaboration aux cadences quelque peu<br />

attendues, cette transcription est une pièce à la fois directe<br />

et délicate.<br />

Vers la fin de sa vie, Liszt manifesta un grand<br />

enthousiasme pour toute la nouvelle musique provenant<br />

de Russie. Il apporta son soutien et ses encouragements à<br />

Tchaïkovski et aux compositeurs du « Groupe des Cinq »,<br />

et dirigea même la Première symphonie de Glazounov<br />

(composée à seize ans) à Weimar. Il participa activement<br />

à la diffusion de la musique de Glinka, Dargomyjsky et<br />

Rubinstein, et était particulièrement intéressé par les<br />

méthodes d’enseignement pratique de l’école russe. La<br />

Tarentelle slave pour quatre mains de Dargomyjsky est<br />

un morceau maestro e scolare où le maître prend la pièce<br />

proprement dite tandis que l’élève joue une pédale basse<br />

ostinato. Liszt, dont la transcription est simplement<br />

intitulée Tarentelle, y agence la pédale avec une telle<br />

habileté que l’auditeur ne s’aperçoit pratiquement pas<br />

qu’elle n’est pas—et ne peut pas être—présente dans<br />

chaque mesure. Il rallonge sensiblement la version<br />

originale et parvient, avec son art habituel, à préserver<br />

l’identité de Dargomyjsky dans une œuvre pourtant<br />

profondément lisztienne.<br />

Le Galop russe nous ramène au premier groupe<br />

de compositeurs. La musique de Konstantin Bulhakov<br />

(1812–1862) n’a de nos jours plus l’occasion de se faire<br />

entendre dans les salles de concert, mais ce galop est un<br />

véritable « tube », que Liszt dut prendre plaisir à transcrire<br />

puisqu’il en fit publier deux versions. La seconde comporte<br />

une nouvelle introduction et une coda modifiée qui

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