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PIANO MUSIC - Abeille Musique

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malgré leurs rapports personnels parfois gravement<br />

tendus. Fin 1882, Liszt séjourna avec Wagner au Palazzo<br />

Vendramin sur le Grand Canal, où il eut la prémonition<br />

que Wagner mourrait à Venise et que son corps serait donc<br />

transporté sur une gondole funèbre. La musique qu’il<br />

écrivit (La lugubre gondola est le titre le plus courant) est<br />

une transformation de la forme d’une barcarolle, avec une<br />

harmonie si originale que le sentiment de tragédie est<br />

d’une extraordinaire désolation. Liszt la révisa et l’allongea<br />

plus tard, changeant la mesure de à , sans perdre ni<br />

le balancement du bateau ni la lamentation de la ligne<br />

mélodique, mais la deuxième version est dépeinte en<br />

couleurs plus fortes que la première (Liszt en fit aussi des<br />

versions pour violon ou violoncelle et piano). La pièce<br />

inconsolée que Liszt composa après avoir appris la mort<br />

de Wagner, R W—Venezia, est presque aussi violente<br />

qu’Unstern!, mais en raison bien entendu d’une douleur<br />

personnelle. Les échos délibérés de la grandeur wagnérienne<br />

sont détruits en un grand cri dissonant. Un peu plus<br />

tard, le jour qui aurait dû être le soixante-dixième anniversaire<br />

de Wagner, Liszt composa la minuscule élégie Sur<br />

la tombe de Richard Wagner, qu’il commence avec le<br />

thème d’Excelsior!, le prélude de son œuvre chorale Les<br />

cloches de la cathédrale de Strasbourg que Wagner avait<br />

utilisé au début de Parsifal. Renvoyant le compliment, la<br />

pièce de Liszt se termine sur le rappel étouffé du motif de<br />

la cloche de l’opéra de Wagner. Cette pièce, qui existe aussi<br />

pour orgue ou pour quatuor à cordes et harpe, demeura<br />

non publiée pendant des décennies.<br />

Un peu à part des autres pièces on trouve le léger<br />

arrangement d’un air populaire russe, « Adieu » (sans<br />

Le catalogue Hypérion est également accessible sur Internet : www.hyperion-records.co.uk<br />

7<br />

doute fourni à Liszt par le dédicataire, son élève Alexandre<br />

Ziloti), et la pièce pour piano tirée de l’une des récitations<br />

de Liszt pour orateur et piano, Le chanteur aveugle, basée<br />

sur un poème d’Alexis Tolstoï et très resserrée par<br />

l’élimination du texte (trente vers en tout)—une ballade<br />

de boyards à la chasse, et les conseils de chant d’un poète<br />

aveugle.<br />

Les autres pièces ont toutes un lien avec la Hongrie.<br />

Dieu de Hongrie existe en de nombreuses versions, mais<br />

était à l’origine un chant avec chœur et piano, de même<br />

que le Chant au roi de Hongrie. L’Epithalam (Chant de<br />

noces) fut écrit pour le mariage du violoniste Reményi,<br />

pour lequel Liszt ébaucha son concerto pour violon<br />

inachevé, et fut aussi publié pour violon et piano. Le<br />

cortège funèbre de Mosonyi et À la mémoire de Petöfi<br />

furent toutes deux incorporées plus tard sous une forme<br />

modifiée dans les Portraits historiques hongrois, comme<br />

le fut une version raccourcie de la Trauermarsch dans<br />

une pièce à la mémoire de Ladislaus Teleki. Aucune de ces<br />

œuvres n’emploie de matériau hongrois traditionnel, mais<br />

on reconnaît facilement l’atmosphère créée par les<br />

rythmes et les cadences. Les trois dernières pièces sont<br />

toutes des élégies très fortes : la dernière, Prélude funèbre<br />

et Marche funèbre croît jusqu’à une puissante apogée sur<br />

un motif de quatre notes répétées—fa dièse, sol, si bémol<br />

et ut dièse—où l’auditeur constamment dérouté ne<br />

réussit pas à savoir si la pièce est vraiment en sol mineur,<br />

malgré la lourde insistance sur l’ut dièse qui finit par<br />

triompher sans jamais donner l’impression qu’y adhère<br />

une véritable tonalité.<br />

LESLIE HOWARD © 1991<br />

Traduction ELISABETH RHODES<br />

Si vous souhaitez de plus amples détails sur ces enregistrements, et sur les nombreuses autres publications du label Hyperion, veuillez nous écrire à<br />

Hyperion Records Ltd, PO Box 25, London SE9 1AX, England, ou nous contacter par courrier électronique à info@hyperion-records.co.uk, et nous<br />

serons ravis de vous faire parvenir notre catalogue gratuitement.

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