introduction. - Notes du mont Royal

f» INTRODUCTION.
« Obtiens l'affection du peuple, et tu obtiendras l'em-
« pire;
& Perds l'affection du peuple,, et tu perdras l'empire. ©
On ferait plusieurs volumes si l'on voulait recueillir
tous les axiomes semblables qui sont exprimés dans les
livres chinois, depuis les plus anciens jusqu'aux plus modernes;
et, rions devons le dire, on ne trouverait pas dans
tous les écrivains politiques et moraux de la Chine, bien
plus nombreux que partout ailleurs, un seul apôtre de la
tyrannie et de l'oppression, un seul écrivain qui ait eu
l'audace, pour ne pas dire l'impiété, de nier les droits de
ton s aux dons d e 1H < ? 11, e est -à-d î re a u x a v a n f a ges qui résultent
de la réunion de l'homme en société, et de les revendiquer
au profit d'un seul ou d'un petit nombre. Le
pouvoir le plus absolu que les écrivains politiques et les
moralistes chinois aient reconnu aux chefs du gouvernement
n'a jamais été qu'un pouvoir délégué par le Ciel on
la Raison suprême absolue, ne pouvant s'exercer que dans
fi n ter é t de f o us, pour le- bien < le toit s. t • t j a 111 a i s dan s 1 i n -
téréf d'un seul et, pour le bien d'un seul. Des limites morales
infranchissables sont posées à ee pouvoir absolu; et
s'il lui arrivait de les dépasser, d'enfreindre ces lois morales,
d'abuser de son mandat, alors, comme l'a dit un
célèbre philosopbe chinois du douzième siècle de notre
ère, Tciiou-iii, dans son Commentaire sur le premier
des Quatre Livres classiques de la Chine (voyez p. 58 ),
enseigné dans toutes les écoles et les collèges de l'empire,
le peuple serait dégagé de tout respect et de tonte obéissauce
envers ce mémo pouvoir, qui serait détruit hume-