introduction. - Notes du mont Royal

MENG-TSEU. 369
rendaient pas près du fils de Yao, mais près de Ckun.
Ceux qui portaient des 'accusations ou qui avaient des
procès à vider ne se présentaient pas au fils de YQQ, mais
à Chun. Les poètes qui louaient les hauts faits dans leurs
vers, et qui les chantaient, ne célébraient point et ne
chantaient point le fils de Yao, mais ils célébraient et
chantaient les exploits de Ckun. C'est pourquoi j'ai dit
que c'était ie réêuliat de la puissance du ciel. Après cela,
Ckun revint dans le royaume du milieu *, et monta sur
le trône du fils du Ciel. Si, ayant continué d'habiter le
palais de Yao9 il avait opprimé jet contraint son fils, c'eût
été usurper l'empire et non té'recevoir du ciel. - '
Le Taï-tchi 2 dit : « Le ciel voit; mais il voit par [les
« yeux de] mon peuple. Le ciel entend; mais il entend
« par [les oreilles de] mon peuple. » C'est là ce que j'ai
voulu dire.
15. Wen-tchang fit une autre question en ces termes :
Les hommes disent : Ce ne fut que jusqu'à Yu [que l'intérêt
public fut,préféré par les souverains à l'intérêt
privé] ; ensuite, la vertu s'étant affaiblie, l'empire ne fut
plus transmis au plus sage, mais il fut transmis au fils.
Cela n'est-il pas vrai?
MENG-TSEU dit : Aucunement; cela n'est pas ainsi. Si
le ciel donne l'empire au sage, alors [l'empereur] le lui
donne; si le ciel le donne au fils, alors [l'empereur] le
lui donne.
Autrefois Ckun proposa Yu au ciel [en le faisant son
ministre]. A la dix-septième année -de son administration,
Ckun mourut. Les trois années de deuil étant écoulées,
Yu se sépara du fils de Chun9 et se retira dans la
contrée de Yang-tching. Les populations de Fempire le
suivirent, comme, après la mort de YOD, elles n'avaient
pas suivi son fils, mais Ckun,
1 Tchoung-kouë. c'est-à-dire le royaume suzerain qui se trouvait
placé au milieu de tous les autres royaumes feudatairos qui formaient
avec lui l'empire chinois.
* Un des chapitres du 'Chou-king, p. 84, lieu cité.