introduction. - Notes du mont Royal

296 MENG-fSEU.
le temps du deuil], et il ne donna aucun ordre concernant
les affaires de l'État. Tous les magistrats du royaume
et les membres de sa famille se firent un devoir de l'appeler
versé dam la connaissance des rites. Quand le jour
des funérailles arriva, des quatre points du royaume vinrent
de nombreuses personnes pour le contempler ; et ces
personnes, qui avaient assisté aux funérailles, furent
très-satisfaites de l'air consterné de son visage et de la
violence de ses gémissements.
3. Wen-koung, prince de Teng, interrogea MENG-TSEU
sur Fart de gouverner.
MENG-TSEU dit : Les affaires du peuple * ne doivent pas
être négligées. Le Livre des Vers dit 8 :
ci Pendant le jour, vous, cueillez des roseaux ;
ci Pendant la nuit, vous, faites-en des cordes et • des
ce nattes :
« Hâtez-vous de monter sur le toit de vos maisons pour
« les réparer.
ci La saison va bientôt commencer où il faudra semer
ci tous les grains. »
C'est là ravis du peuple. Ceux qui ont une propriété
permanente suffisante pour leur entretien ont l'esprit
constamment tranquille; ceux qui n'ont pas une telle
propriété permanente n'ont pas un esprit constamment
tranquille. S'ils n'ont pas l'esprit constamment tranquille,
alors violation du droit, perversité du cœur, dépravation
des mœurs, licence effrénée : iî n est rien qu'ils ne commettent;
si on attend que le peuple soit plongé dans le
crime pour le corriger par des châtiments, c'est prendre
le peuple dans des filets. Comment un homme, possédant
la vertu de l'humanité, et siégeant sur un trône,
pourrait-il prendre ainsi le peuple dans des filets!
C'est pour cette raison qu'un prince sage est nécessairement
réfléchi et économe : il observe les rites pres-
* Celle de l'agriculture. (Commentaire.)
* Ode Thsi-youeï, section Pin-foung.