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— Non seulement il possède un zab impressionnant et non<br />

circoncis, continuait le voleur émerveillé, mais il est également<br />

doté – qu’Allah soit loué de Sa munificence, même à l’égard de<br />

ceux qui ne la méritent point – de deux sacs de couilles !<br />

Cette fois, j’eus toutes les peines du monde à ne pas<br />

m’esclaffer bruyamment, mais, à cet instant précis, la situation<br />

cessa d’être amusante. Je vis luire dans la clarté de la chandelle<br />

l’éclat du métal : le vieux Beauté avait tiré de sous ses robes un<br />

couteau et l’élevait devant lui. Incapable de savoir s’il avait<br />

l’intention de circoncire le zab de mon oncle, de découper son<br />

scrotum surnuméraire ou même de lui trancher la gorge, je ne<br />

perdis pas mon temps à le vérifier. J’avançai vers lui d’un pas vif<br />

et, de mon poing fermé, lui assenai un grand coup sur la nuque.<br />

Je m’attendais à ce que le coup suffît à neutraliser le vieillard,<br />

mais il était moins délicat qu’il ne le paraissait. Il tomba de côté,<br />

mais roula au sol tel un acrobate pour s’en relever aussitôt et<br />

cingler vers moi la lame levée. Plus du fait du hasard que par<br />

dextérité, je parvins à lui saisir le poignet, le lui tordis<br />

violemment, réussis à lui arracher le couteau et en fis usage à<br />

mon tour. Il s’écroula au sol et y resta, plaintif et marmonnant<br />

je ne sais quoi.<br />

L’échauffourée avait été brève mais pas silencieuse pour<br />

autant. Mon oncle n’avait toutefois pas été troublé dans son<br />

sommeil puisqu’il dormait toujours, un sourire angélique aux<br />

lèvres. Épouvanté par ce que je venais de faire tout autant que<br />

par ce qui avait failli arriver juste avant, je me sentis soudain<br />

terriblement seul dans cette pièce et j’eus besoin d’un soutien<br />

amical. Les mains toujours tremblantes, je remuai oncle Matteo,<br />

mais je dus le secouer comme un prunier pour qu’il revînt à lui.<br />

Je compris soudain que notre ennuyeux dîner, loin d’avoir été<br />

aussi banal qu’il en avait eu l’air, avait en réalité été<br />

copieusement assaisonné de banj. Sans ce cauchemar qui<br />

m’avait éveillé au danger tout en me permettant d’évacuer la<br />

drogue, il est vraisemblable que nous serions morts tous les<br />

trois.<br />

Graduellement, lentement et comme à contrecœur, mon<br />

oncle reprit connaissance, sourit et murmura : « Les fleurs... les<br />

danseuses... ces doigts et ces lèvres jouant sur ma flûte... » Il<br />

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