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— Vous l’avez donc déjà fait ? chevrotai-je, consterné.<br />

— Imbécile d’infidèle, bien sûr que nous l’avons déjà fait ! Et<br />

plus d’une fois, crois-moi. C’est pourquoi je peux te promettre<br />

que tu vas aimer. Beaucoup s’en sont déjà régalés, tu sais.<br />

— Tu as dit que c’était un cadeau d’anniversaire...<br />

— Dédaignerais-tu un présent simplement parce qu’il t’est<br />

offert par une personne généreuse ? Détends-toi et écoute. Voilà<br />

comment nous procédons. Toi, tu te mets sur le dos. Moi, je<br />

reste étendue sur le côté et allongée sur ton torse, de façon que<br />

tu m’aies toujours devant toi, bien visible. Pendant que toi et<br />

moi nous adonnerons à toutes les caresses et coquineries<br />

possibles – nous ferons tout ce que tu veux, excepté l’acte ultime<br />

–, ma sœur se glissera jusqu’ici en silence et prendra son plaisir<br />

avec la partie inférieure de ton corps. Pas une seconde tu ne<br />

verras Shams ni même ne la toucheras, hormis avec ton zab, et<br />

celui-ci n’aura rien de répugnant à subir, fais-moi confiance.<br />

Pendant ce temps, tu ne verras et ne sentiras que moi. Tous les<br />

deux, nous nous aguicherons jusqu’aux limites de l’extrême, de<br />

sorte que, quand la zina s’accomplira en bas, tu n’auras pas<br />

même conscience que ce n’est pas avec moi que tu l’effectues.<br />

— Tout ceci est grotesque !<br />

— Tu peux bien sûr parfaitement décliner l’offre, jeta-t-elle,<br />

soudain très froide.<br />

Mais elle se rapprocha de façon à m’effleurer<br />

subrepticement du doux contact de son sein, et je sentis bien<br />

qu’il n’avait rien de froid.<br />

— Ou bien alors tu peux t’abîmer avec moi dans un délice<br />

total tout en accomplissant une bonne action au profit d’une<br />

pauvre créature condamnée à la réclusion et à l’anonymat.<br />

Alors... souhaites-tu décliner cette offre ? (Sa main palpa la<br />

réponse.) Ah, je savais bien que non... Je savais bien que tu<br />

saurais te montrer gentil. Très bien, Marco, allongeons-nous, tu<br />

veux ?<br />

C’est ce que nous fîmes. Je demeurai couché sur le dos,<br />

comme exigé, Phalène étendit son corps de rêve en travers de<br />

mon torse, de façon que je ne pusse rien voir au-dessous de<br />

celui-ci, et nous nous laissâmes aller aux délicieux préludes de<br />

la musique des sens. Elle promena délicatement ses ongles sur<br />

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