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une ou deux reprises, d’en traquer de petites troupes, abattant<br />

plusieurs gazelles et, une fois, un kulan. Chaque jour ou<br />

presque, nous pouvions compter sur une oie, un canard, une<br />

caille ou une perdrix. Cette viande fraîche aurait été un don du<br />

ciel, n’eût été un léger inconvénient.<br />

J’ai oublié quelle sorte de créature nous avions abattue la<br />

première fois, et qui l’avait fait. Mais quand nous<br />

commençâmes à la dépecer pour la faire griller sur notre feu,<br />

nous découvrîmes qu’elle était criblée de petits insectes<br />

grouillants incrustés entre la peau et la chair. Dégoûtés, nous la<br />

jetâmes et nous contentâmes ce soir-là de la nourriture séchée<br />

qui était notre ordinaire dans le désert. Mais, le lendemain,<br />

ayant tué un autre volatile, nous le trouvâmes infesté de la<br />

même façon. Je ne sais quel démon afflige toute créature<br />

vivante dans le Garabil. Les indigènes rencontrés ne surent<br />

nous le dire et n’en semblèrent de toute façon nullement<br />

affectés, se moquant même de la nausée que cela nous inspirait.<br />

Comme tous les animaux que nous réussîmes à chasser<br />

fourmillaient de la même vermine, nous nous fîmes violence<br />

pour ôter ces parasites avant de faire cuire la viande, et, comme<br />

la manger ne nous rendit pas malades, nous considérâmes<br />

bientôt le phénomène comme banal.<br />

Un autre exercice qui aurait pu nous paraître gênant nous<br />

sembla après le désert au contraire passionnant. Par trois fois<br />

au cours de notre traversée du Garabil, nous eûmes à franchir<br />

une rivière. Si je me souviens bien, celles-ci s’appelaient le<br />

Tedzhen, la Kushka et la Takhta. Si elles n’étaient pas<br />

particulièrement larges, leurs eaux étaient en revanche froides,<br />

profondes et rapides, car elles tombaient directement du<br />

Paropamisus dans les étendues plates du Karakoum, où elles<br />

iraient ensuite se perdre et disparaître, absorbées par les Sables<br />

noirs. Sur chaque rive s’élevait un caravansérail, lequel<br />

proposait un service de navette que je trouvai réjouissant. Pour<br />

nos chevaux, nous leur ôtâmes juste leur selle et leur<br />

chargement avant de les laisser traverser à la nage, ce qu’ils<br />

firent avec aplomb. Quant à nous, les voyageurs, nous fûmes<br />

transportés sur l’autre berge, l’un après l’autre, avec nos<br />

bagages, par un passeur qui conduisait une embarcation tout à<br />

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