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enivrants, lequel est le plus divin ? Il en réclame simplement<br />

davantage. Et moi je le veux, je l’exige !<br />

— Mais tu en auras encore... Pourtant, est-ce bien de moi<br />

que tu le veux ? Je suis celle qui t’a embrassé la première. À<br />

moins que tu ne préfères celui d’Aziz, qui t’a embrassé ensuite ?<br />

En entendant ces mots, je fis un bond sur mon siège. Sitarè<br />

glissa alors une main derrière elle et le dévoila à mes yeux, ce<br />

qui eut pour effet de me faire chanceler de façon encore plus<br />

instable encore.<br />

— Mais ce n’est qu’un enfant !<br />

— C’est mon petit frère, Aziz.<br />

Pas étonnant que je ne l’aie pas remarqué parmi les<br />

serviteurs de la maison. Il ne devait pas avoir plus de huit ou<br />

neuf ans et était plutôt petit pour son âge. Mais, une fois qu’on<br />

l’avait vu, il était difficile de l’oublier. Comme tous les jeunes<br />

garçons de la cité, il était beau comme un Cupidon, supérieur<br />

encore, sans doute, à la moyenne des garçons de Kachan, tout<br />

comme sa sœur surpassait les filles de la ville que j’avais pu voir.<br />

L’incube et la succube, pensai-je l’espace d’un instant.<br />

Comme je me trouvais toujours assis sur le banc peu élevé,<br />

nos yeux étaient au même niveau. Les siens, bleus, clairs et<br />

solennels, semblaient, dans ce petit visage, encore plus grands<br />

et lumineux que ceux de sa sœur. Son corps était la perfection<br />

incarnée, jusqu’à ses petits doigts aussi fins que fuselés. Ses<br />

cheveux avaient la même nuance rouge noisette que ceux de<br />

Sitarè, et sa peau était du même ton ivoire. Sa beauté était<br />

encore relevée par le trait de khôl autour des yeux, et l’incarnat<br />

des lèvres avivé au jus de baies. Je jugeai ces ajouts superflus,<br />

mais avant que j’aie pu en faire la remarque, Sitarè prit la<br />

parole :<br />

— Dès que je peux me maquiller, pendant les heures libres<br />

que me laisse mon service de domestique (elle parlait très vite,<br />

comme pour m’empêcher de placer ne fut-ce qu’un mot), j’adore<br />

faire la même chose sur le visage d’Aziz.<br />

Devançant à nouveau mon commentaire, elle enchaîna :<br />

— Maintenant, Mirza Marco, laisse-moi te montrer quelque<br />

chose. De ses doigts empressés et gauches, elle déboutonna et<br />

ôta la blouse que portait son frère.<br />

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