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douzaine, des hommes seulement, sans femmes ni enfants, et ne<br />

possédaient que six petits chevaux de selle décharnés sur<br />

lesquels ils se relayaient, alternant ainsi les tours de monte et de<br />

marche à pied. Leurs seuls véhicules étaient trois chariots à<br />

deux roues branlants et délabrés, tirés chacun par un cheval<br />

attelé, tombereaux dans lesquels ils transportaient le matériel<br />

de campement et de couchage, leur nourriture et celle de leurs<br />

bêtes, une petite forge portative et tout l’équipement nécessaire<br />

au voyage. Ils avaient convoyé leur cargaison de sel marin<br />

jusqu’à Buzai Gumbad sur une trentaine d’ânes de bât, qu’ils<br />

avaient échangés sur place contre une douzaine de yacks<br />

capables de porter le même poids mais mieux adaptés à la voie<br />

septentrionale à venir.<br />

Rien de tel qu’un yack pour ouvrir une piste. Comme<br />

éclaireur, il n’a pas son pareil. Ceux des Cholas ne se souciaient<br />

ni de la neige, ni du froid, ni de l’inconfort et, même lourdement<br />

chargés, ils gardaient une étonnante sûreté de pas. Ainsi, tandis<br />

qu’ils progressaient lentement en tête de colonne, non<br />

seulement ils dénichaient toujours la meilleure piste, mais en<br />

marchant ils la dégageaient de sa neige, la rendant plus sûre et<br />

ferme pour nos pieds qui les suivaient. Le soir, lorsque nous<br />

installions le camp et les attachions tout autour, ils montraient<br />

aux chevaux où gratter du sabot pour trouver les buissons<br />

ratatinés et miteux, mais cependant comestibles, de la bursta<br />

qui avait subsisté de la dernière saison de pousse.<br />

J’imagine que les Cholas nous avaient invités à les<br />

accompagner parce que nous étions des gens robustes,<br />

comparés à eux, du moins, et ils avaient dû supposer que si<br />

nous devions rencontrer des bandits sur la route de Mourgab,<br />

nous ferions d’acceptables combattants. Grâce à Dieu, nous n’en<br />

croisâmes aucun, aussi nos muscles ne furent-ils pas mis à<br />

contribution dans ce type d’activité. En revanche, ils firent la<br />

preuve de leur utilité lors des fréquentes interventions<br />

nécessaires pour redresser un chariot renversé sur la piste<br />

accidentée, sortir un cheval tombé dans une crevasse ou<br />

recharger un yack dont une partie du bât se détachait lorsque la<br />

bête s’était faufilée de trop près entre les rochers. Nous aidâmes<br />

aussi à la préparation des repas, mais cela, nous le fîmes plus<br />

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