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m’approchai lentement d’elle jusqu’à une longueur de son bras,<br />

qu’elle étendit pour tâter d’une main douce la partie la plus<br />

proéminente de mon être.<br />

— Ça va, souffla-t-elle, l’air approbateur. Il est ardent, et<br />

tout prêt pour la zina. Enlève tes vêtements, Marco, pendant<br />

que je vais m’occuper des lampes.<br />

Je me dévêtis docilement, quoique caressant toujours d’un<br />

regard fasciné son corps gracieux. Elle évoluait de façon<br />

aérienne à travers la pièce, mouchant les chandelles l’une après<br />

l’autre. L’espace d’un instant, Phalène se tint devant la lueur<br />

d’une lampe et, bien qu’elle eût les jambes serrées, je vis<br />

transparaître à la jointure supérieure de ses cuisses, juste audessous<br />

de son artichaut, un minuscule triangle de lumière,<br />

comme un fanal qui me faisait signe. Les paroles lointaines d’un<br />

garçon de Venise me revinrent alors en mémoire, selon<br />

lesquelles ceci était la marque indubitable d’une femme<br />

« exceptionnelle au lit ». Quand toutes les lampes furent<br />

éteintes, elle revint vers moi dans l’obscurité.<br />

— J’aurais aimé que tu laisses de la lumière, lui dis-je. Tu es<br />

si belle, Phalène, c’est un délice de te regarder...<br />

— Ah, mais les lampes sont fatales aux papillons de nuit,<br />

répondit-elle, partant d’un nouveau rire. Le clair de lune est<br />

assez puissant pour que tu me voies, sans rien distinguer<br />

d’autre. Maintenant...<br />

— D’accord, maintenant ! lançai-je en un joyeux écho, et je<br />

fis un brusque mouvement vers l’avant qu’elle sut adroitement<br />

esquiver.<br />

— Une minute, Marco ! Tu as oublié ? Ce n’est pas moi, ton<br />

cadeau d’anniversaire.<br />

— Ah oui, c’est vrai, grommelai-je. J’avais oublié ça. Ta<br />

sœur, je me souviens, à présent. Mais pourquoi t’es-tu<br />

entièrement dénudée, Phalène, si c’est elle qui doit... ?<br />

— Je t’ai dit que je t’expliquerais cette nuit. Et je vais le<br />

faire, si tu veux bien arrêter de tâtonner comme ça dans le noir.<br />

Écoute-moi bien, à présent. Ma sœur, qui est aussi une<br />

princesse de sang royal, n’a pas subi la mutilation du tabzir<br />

quand elle était bébé, car on espérait qu’elle ferait un jour un<br />

mariage princier. C’est donc une femme dans toute l’acception<br />

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