19.06.2013 Views

-1-

-1-

-1-

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

exagérées ? Le fait qu’un auvent protégeât les équipages et leur<br />

cocher d’un même tenant était certes une bien belle invention.<br />

Mais chaque chariot était aussi contraint de transporter<br />

plusieurs jeux d’essieux de tailles différentes pour ses roues.<br />

Ceci parce que, tout simplement, chaque province de Kithai<br />

avait son idée personnelle sur la dimension idéale à ménager<br />

entre les roues, écart que, bien entendu, les chariots de la région<br />

avaient depuis longtemps imprimé sur les routes locales. Ce qui<br />

fait que si, par exemple, la distance entre ornières était large sur<br />

le tronçon de la route de la soie qui traversait le Sin-kiang, elle<br />

pouvait être étroite dans la province de Tsing-hai, puis à<br />

nouveau élargie, mais pas autant, dans le Ho-nan, et ainsi de<br />

suite. Un charretier suivant la route de la soie sur une certaine<br />

distance était donc contraint de s’arrêter aussi souvent que<br />

nécessaire pour changer laborieusement ses essieux, avec le<br />

temps perdu qu’on imagine.<br />

Toutes les bêtes de trait étaient équipées d’un petit sac à<br />

excréments harnaché à leur croupe, afin de recueillir les<br />

précieuses déjections au fil de la route. Non qu’il fût ici question<br />

de maintenir une certaine propreté sur l’axe général, ni<br />

d’épargner aux usagers arrivant derrière un désagrément<br />

quelconque. Nous avions quitté la région où la roche kara<br />

abondait et où il suffisait de s’en procurer pour se chauffer, et,<br />

désormais, tout charretier préservait tel un véritable trésor les<br />

crottins de ses bêtes afin d’alimenter les feux de camp sur<br />

lesquels il ferait griller son mouton, cuire son miàn ou bouillir<br />

son cha.<br />

Nous vîmes de nombreux troupeaux de moutons emmenés<br />

soit au marché, soit au pré, eux aussi équipés de harnais<br />

postérieurs à usage particulier. Ils faisaient partie de cette race à<br />

queue grasse si fréquente en Orient, mais jamais je n’avais<br />

encore vu de spécimens aux appendices aussi volumineux. La<br />

queue d’un de ces moutons pesant au bas mot cinq ou six kilos,<br />

soit environ un dixième du poids total de l’animal, elle constitue<br />

pour lui un véritable fardeau, mais cette partie de son corps est<br />

considérée comme la plus succulente à déguster. Aussi chaque<br />

mouton est-il équipé d’un léger harnais de corde relié à une<br />

petite planchette sur laquelle est posée sa queue, afin de lui<br />

-613-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!