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existe entre le sel marin et celui récolté sur les mares salines<br />

continentales. Aucun des traités antiques, il est vrai, ne pointe<br />

entre eux la moindre différence. Pourtant, nul doute que<br />

quelque chose dans le sel marin prévient et guérit les goitres et<br />

autres tumeurs et gonflements possibles des tissus, comme les<br />

hernies. L’expérience, incontestablement, me l’a prouvé.<br />

Je me promis, en mon for intérieur, d’aller présenter mes<br />

excuses les plus sincères aux petits marchands de sel Cholas<br />

dont je m’étais si effrontément gaussé.<br />

— Eh bien, allons-y, alors, docteur Balanzòn ! tonna mon<br />

oncle, le baptisant férocement du nom d’un célèbre personnage<br />

comique vénitien. Finissons-en avec ça, et dites-moi ce que vous<br />

me prescrivez pour soigner ma saloperie de phtisie, du sel marin<br />

ou du lait bouilli.<br />

Le hakim procéda donc à l’examen préalable à son<br />

diagnostic, auscultant ici et là l’oncle Matteo et lui posant des<br />

questions. Au bout d’un moment, il déclara :<br />

— J’ignore quelle était l’intensité de votre toux avant<br />

d’arriver ici. Mais si je vous entends bien, cela semble aller<br />

beaucoup mieux, à présent. Je ne sens à l’intérieur de votre<br />

poitrine qu’un faible crépitement. Avez-vous mal, à cet endroit ?<br />

— Ça peut m’arriver, de temps à autre, répondit mon oncle.<br />

C’est compréhensible, je pense, après les terribles quintes que<br />

j’ai endurées.<br />

— Mais... laissez-moi deviner, je vous prie, coupa le hakim<br />

Mimbad. C’est à un endroit précis que vous avez mal. Là, sous la<br />

partie gauche de votre sternum.<br />

— Ma foi, oui... C’est exact.<br />

— Votre peau est chaude, également. Cette fièvre est-elle<br />

constante ?<br />

— Elle arrive, elle repart... Quand elle vient, je sue à grosses<br />

gouttes, et ensuite elle retombe.<br />

— Veuillez ouvrir la bouche, s’il vous plaît. (Il regarda à<br />

l’intérieur, puis écarta les lèvres pour inspecter les gencives.)<br />

Maintenant, tendez les mains. (Il en observa les paumes et le<br />

dos.) À présent, puis-je me permettre de prélever un cheveu sur<br />

votre tête ? (Il fit ainsi, et oncle Matteo ne broncha pas. Le<br />

médecin scruta attentivement la fine fibre capillaire et la tendit<br />

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