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L'école ou la guerre civile - Site de Philippe Meirieu

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<strong>Philippe</strong> <strong>Meirieu</strong> - Marc Guiraud L’école contre <strong>la</strong> <strong>guerre</strong> <strong>civile</strong><br />

dér<strong>ou</strong>lement <strong>de</strong> <strong>la</strong> messe. Ces idéologues renoncent à dialoguer avec les<br />

jeunes qui ne leur ressemblent pas. Ils abandonnent, plus <strong>ou</strong> moins<br />

explicitement, <strong>la</strong> formation aux valeurs essentielles fondatrices <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>te<br />

socialité. Ils renforcent les ghettos, fragmentent <strong>la</strong> société, favorisent les<br />

tensions dans les entreprises dues à l’absence <strong>de</strong> dialogue social. Ils<br />

préparent le terrain aux émeutes dans les banlieues, aux <strong>guerre</strong>s <strong>civile</strong>s et<br />

au terrorisme.<br />

Mais si l’école doit accueillir, sco<strong>la</strong>riser et éduquer t<strong>ou</strong>s les enfants, elle<br />

ne peut s’<strong>ou</strong>vrir sans réserve à <strong>la</strong> vie sociale <strong>de</strong>s adultes. La frontière avec<br />

<strong>la</strong> société <strong>civile</strong>, libérale et marchan<strong>de</strong> est nécessaire parce l’école<br />

fonctionne sur <strong>de</strong>s valeurs spécifiques qui ne sont ni économiques, ni<br />

affectives. On ne va pas à l’école p<strong>ou</strong>r produire, ni parce qu’on s’aime. On<br />

va à l’école p<strong>ou</strong>r apprendre et p<strong>ou</strong>r apprendre à vivre ensemble.<br />

Cet objectif nécessite parfois d’aller à contre-c<strong>ou</strong>rant <strong>de</strong> l’évolution<br />

sociale dominante. Quand l’écrit dominait <strong>la</strong> société, l’école a justement<br />

introduit l’oral et l’audiovisuel. Auj<strong>ou</strong>rd’hui, elle doit réintroduire l’écrit<br />

p<strong>ou</strong>r compenser l’invasion <strong>de</strong>s sons et <strong>de</strong>s images. Au moment où les<br />

n<strong>ou</strong>velles technologies séduisent tant <strong>de</strong> gens, l’école doit rappeler qu’elles<br />

ne sont rien sans l’intelligence <strong>de</strong> l’homme qui les a conçues et qui doit<br />

déci<strong>de</strong>r librement et luci<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> leur usage. Dans une société <strong>de</strong><br />

l’immédiateté, du « t<strong>ou</strong>t, t<strong>ou</strong>t <strong>de</strong> suite », dans une société où le disc<strong>ou</strong>rs se<br />

réduit t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus jusqu’au message subliminal dissimulé dans les<br />

annonces publicitaires, il revient à l’école <strong>de</strong> marquer sa différence, <strong>de</strong><br />

former à une expression scrupuleuse et d’offrir d’autres types <strong>de</strong> dialogues<br />

et <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions.<br />

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