L'école ou la guerre civile - Site de Philippe Meirieu
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<strong>Philippe</strong> <strong>Meirieu</strong> - Marc Guiraud L’école contre <strong>la</strong> <strong>guerre</strong> <strong>civile</strong><br />
son <strong>de</strong>voir dans ce domaine, il n’en sera que mieux armé p<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
aux entreprises, aux associations, aux collectivités territoriales et à t<strong>ou</strong>s ses<br />
partenaires <strong>de</strong> faire ensuite le leur. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’école obligatoire, en effet,<br />
une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> parc<strong>ou</strong>rs doit s’offrir aux jeunes : une vraie<br />
formation par alternance, une formation technologique dans <strong>de</strong>s<br />
établissements sco<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> haut niveau, une formation générale p<strong>ou</strong>r<br />
préparer l’entrée dans les universités, voire un accès direct à une activité<br />
professionnelle, mais accompagné d’un « chèque éducation » qui permettra<br />
au jeune <strong>de</strong> profiter ultérieurement d’une formation continue soli<strong>de</strong> et<br />
rémunérée. Auj<strong>ou</strong>rd’hui, t<strong>ou</strong>t est mé<strong>la</strong>ngé et personne ne s’y retr<strong>ou</strong>ve : que<br />
les choses soient c<strong>la</strong>rifiées une bonne fois p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>tes et les familles<br />
comme les partenaires sociaux et économiques y tr<strong>ou</strong>veront leur compte.<br />
Logique <strong>de</strong> sélection et logique <strong>de</strong> formation à l’école obligatoire<br />
N<strong>ou</strong>s l’avons montré : <strong>de</strong>ux logiques contradictoires coexistent<br />
auj<strong>ou</strong>rd’hui dans les écoles primaires et les collèges : une logique <strong>de</strong><br />
sélection <strong>de</strong>s meilleurs et une logique <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>s. D’un côté, le<br />
disc<strong>ou</strong>rs officiel affirme qu’il convient d’amener t<strong>ou</strong>s les élèves vers un<br />
« tronc commun <strong>de</strong> connaissances générales » ; <strong>de</strong> l’autre, il s’agit <strong>de</strong><br />
p<strong>ou</strong>rvoir les lycées en bons élèves, bien adaptés à l’enseignement qu’ils<br />
p<strong>ou</strong>rront y recevoir. Depuis <strong>la</strong> Libération et le mythique “p<strong>la</strong>n Langevin-<br />
Wallon”, les collèges sont censés recevoir t<strong>ou</strong>s les élèves et représenter un<br />
creuset social qui les mène ensemble jusqu’au terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité<br />
obligatoire. Mais, en dépit d’efforts institutionnels notables (comme <strong>la</strong><br />
création du « collège unique » par René Haby en 1975), les collèges ne<br />
cessent d’hésiter. Parfois, dans le même établissement, <strong>de</strong>ux filières<br />
officieuses coexistent : les c<strong>la</strong>sses qui font <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong>rie faute <strong>de</strong> mieux, et<br />
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