L'école ou la guerre civile - Site de Philippe Meirieu
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<strong>Philippe</strong> <strong>Meirieu</strong> - Marc Guiraud L’école contre <strong>la</strong> <strong>guerre</strong> <strong>civile</strong><br />
<strong>la</strong> moquerie <strong>ou</strong> le mépris vis-à-vis <strong>de</strong> celui qui accepte cette vie <strong>de</strong> galère.<br />
« Le plus beau métier du mon<strong>de</strong> » est <strong>de</strong>venu l’un <strong>de</strong>s plus difficiles et<br />
t<strong>ou</strong>tes les conditions sont réunies p<strong>ou</strong>r que l’enseignant se sente victime<br />
d’un complot. Les parents, le ministre, <strong>la</strong> hiérarchie, les médias, les<br />
collectivités territoriales, les politiques et même les élèves ne les respectent<br />
plus : t<strong>ou</strong>t conc<strong>ou</strong>rt à ce que l’enseignant développe une paranoïa aiguë.<br />
Sans point d’appui p<strong>ou</strong>r se défendre, il succombe à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ssitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> déprime,<br />
<strong>la</strong> fuite dans les vacances, l’attente <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutation..., t<strong>ou</strong>tes attitu<strong>de</strong>s qui<br />
alimentent les critiques, lesquelles aggravent son déc<strong>ou</strong>ragement : parfait<br />
exemple <strong>de</strong> cercle vicieux.<br />
T<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus <strong>de</strong> moyens !<br />
Face aux graves questions posées, <strong>la</strong> réponse immédiate <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart<br />
<strong>de</strong>s organisations syndicales et professionnelles consiste à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus <strong>de</strong> moyens. Or il est temps <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> l’inf<strong>la</strong>tion<br />
démagogique. Le budget <strong>de</strong> l’Éducation nationale, premier <strong>de</strong> l’État, n’est<br />
peut-être pas suffisant mais, tel qu’il est, il doit permettre <strong>de</strong> faire<br />
infiniment mieux qu’auj<strong>ou</strong>rd’hui. Les 277 milliards <strong>de</strong> francs sont en<br />
réalité mal répartis, mal utilisés et mal gérés.<br />
Les exemples ne manquent pas : une administration centrale encombrée<br />
<strong>de</strong> procédures tatillonnes ; <strong>de</strong>s instances intermédiaires inutiles et<br />
infiniment trop l<strong>ou</strong>r<strong>de</strong>s entre le ministère et les établissements sco<strong>la</strong>ires -<br />
p<strong>ou</strong>rquoi maintenir à <strong>la</strong> fois les rectorats et les inspections académiques<br />
départementales, alors qu’un seul échelon suffirait amplement ? ; un<br />
système d’examens et <strong>de</strong> conc<strong>ou</strong>rs d’une complexité infinie et dont les<br />
coûts augmentent chaque année ; <strong>de</strong>s horaires d’enseignement trop chargés,<br />
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