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L'école ou la guerre civile - Site de Philippe Meirieu

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<strong>Philippe</strong> <strong>Meirieu</strong> - Marc Guiraud L’école contre <strong>la</strong> <strong>guerre</strong> <strong>civile</strong><br />

Certes, les contraintes institutionnelles et financières réduisent t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

<strong>la</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>s les réformateurs. La part <strong>de</strong> l'éducation<br />

atteint auj<strong>ou</strong>rd'hui 20% du budget <strong>de</strong> l’État... et il n’est guère envisageable<br />

<strong>de</strong> l'augmenter, au risque <strong>de</strong> m<strong>ou</strong>rir t<strong>ou</strong>s instruits, mais <strong>de</strong> faim ! P<strong>ou</strong>rtant,<br />

en certaine occasion du passé, <strong>la</strong> nation accepta <strong>de</strong> dépenser plus <strong>de</strong> 20%<br />

<strong>de</strong> son budget p<strong>ou</strong>r une cause jugée absolument prioritaire : c'était en<br />

temps <strong>de</strong> <strong>guerre</strong>, et <strong>la</strong> patrie était en danger. Auj<strong>ou</strong>rd’hui, ne l’est-elle pas<br />

aussi d’une autre manière ? Par ailleurs, l'argent affecté à l’Éducation<br />

nationale peut sans d<strong>ou</strong>te être mieux géré et n<strong>ou</strong>s montrerons qu’à moyens<br />

constants, certains choix politiques peuvent être faits qui en améliorent<br />

sensiblement le fonctionnement.<br />

Mais, avant t<strong>ou</strong>t, il faut perdre l’affligeante habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparer les coûts<br />

directs <strong>de</strong>s coûts sociaux : l’échec actuel <strong>de</strong> l’école pèse infiniment plus<br />

que les 20% du budget qu’elle occupe... Il coûte cher en dépenses <strong>de</strong> santé.<br />

Les écoliers français sont les plus médicalisés <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète : à d<strong>ou</strong>ze ans,<br />

un enfant sur <strong>de</strong>ux doit être s<strong>ou</strong>tenu au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> l’hiver par <strong>de</strong>s vitamines !<br />

En c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> terminale, une fille sur trois avale <strong>de</strong>s anxiolytiques <strong>ou</strong> <strong>de</strong>s<br />

psychotropes... et <strong>la</strong> consommation augmente fortement quand le<br />

bacca<strong>la</strong>uréat approche. Les garçons, eux, boivent plutôt <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière, ce qui<br />

est moins coûteux p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> Sécurité sociale... en t<strong>ou</strong>t cas, dans un premier<br />

temps ! L’échec <strong>de</strong> l’école coûte aussi très cher aux familles et aux<br />

collectivités, obligées d’investir dans <strong>de</strong>s leçons particulières, c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong><br />

vacances, rattrapages <strong>ou</strong> s<strong>ou</strong>tiens sco<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>s ordres. Il coûte cher à<br />

notre économie, handicapée dans son fonctionnement même : sa<strong>la</strong>riés<br />

disposant d’une culture <strong>de</strong> base trop faible p<strong>ou</strong>r affronter <strong>de</strong>s mutations<br />

imprévisibles, chefs d’entreprises dépassés par l’évolution <strong>de</strong> leur<br />

environnement, dialogue social paralysé quand certains se voient exclus <strong>de</strong><br />

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