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Comparer les droits, résolument - Pierre Legrand

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Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique<br />

Composite Trame par dØfaut<br />

114 Catherine Valcke<br />

montrer plausible en tant que description de la réalité juridique<br />

telle que celle-ci est généralement perçue, y compris par<br />

<strong>les</strong> comparatistes, nous paraît tout particulièrement intéressante<br />

s’agissant des fins qui nous occupent. Selon ce qu’en<br />

disent van de Kerchove et Ost, le point de vue externe<br />

modéré consiste à « rendre compte de la manière la plus compréhensive<br />

possible à la fois des exigences de systématicité<br />

inhérentes au droit et de ses limites, sans assumer soi-même<br />

la tâche de poursuivre cette systématisation » 40 . Ainsi la<br />

théorie autopoïétique du droit semble séduisante puisque,<br />

tout comme la notion de « droit » que nous cherchons à cerner,<br />

elle procède d’une superposition, sans confusion, des<br />

points de vue externe et interne.<br />

Mais en quoi consiste donc cette conception autopoïétique<br />

du droit ? Dérivée de la théorie organique des systèmes élaborée<br />

au XIX e siècle 41 , elle a d’abord été formulée par des biologistes<br />

42 , puis s’est subséquemment trouvée transposée dans<br />

le domaine des sciences socia<strong>les</strong>, non sans friction 43 .Orla<br />

théorie organique se veut applicable à tout système d’éléments<br />

inter-reliés programmé pour s’autogénérer et<br />

s’autoregénérer en vue de l’accomplissement d’une certaine<br />

fonction 44 . Lorsque cette fonction est extérieure au système,<br />

celui-ci est dit « cybernétique ». Mais quand elle se trouve<br />

dans le système même, ce dernier est désigné comme étant<br />

« autopoïétique » 45 . L’ordinateur fournit un exemple de système<br />

organique cybernétique. Il s’autoprogramme continuellement<br />

en vue d’améliorer sa capacité à remplir la fonction<br />

qui lui a été assignée par son utilisateur (jouer aux échecs,<br />

40. Van de Kerchove et Ost, op. cit., note 13, p. 29.<br />

41. Voir Christophe Grzegorczyk, « Évaluation critique du paradigme systématique<br />

dans la science du droit », Archives de philosophie du droit, 1986, XXXI,<br />

pp. 284-285.<br />

42. Voir principalement Humberto R. Maturana et Francisco J. Varela, Autopoiesis<br />

and Cognition, Dordrecht, Reidel, 1980 ; Francisco J. Varela, Princip<strong>les</strong> of<br />

Biological Autonomy, New York, Elsevier North-Holland, 1979.<br />

43. Voir généralement Hubert Rottleuthner, « Les métaphores biologiques<br />

dans la pensée juridique », Archives de philosophie du droit, 1986, XXXI, pp. 215-<br />

244. Voir généralement Char<strong>les</strong> W. Churchman, The Systems Approach and Its Enemies,<br />

New York, Basic Books, 1979.<br />

44. Voir Lynn M. LoPucki, « The Systems Approach to Law », (1997) 82 Cornell<br />

Law R. 479, p. 499.<br />

45. Voir Luhmann, « Unité », op. cit., note 11, pp. 168-172. Voir aussi Patrick<br />

Nerhot, « Le fait du droit », Archives de philosophie du droit, 1986, XXXI, p. 261.<br />

<strong>Legrand</strong>1.prn<br />

V:\55125\55125.vp<br />

mercredi 8 avril 2009 16:24:13<br />

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