AAS 70 [1978] - El Vaticano

586 Acta Apostolicae Sedis - Commentarium Officiale
Cui sic respondit Em.mus Carolus S.R.E. Card. Gonfalonieri, Sacri Collegii
Decanus :
•Messieurs les Diplomates,
Les nobles sentiments que votre interprète vient de nous exprimer
au nom de ses Collègues constituent pour le grand Pape qui vient de
nous quitter un hommage émouvant, et pour nous-mêmes un grand
réconfort. Déjà, nombre d'entre vous avez tenu à nous adresser de
fervents messages de condoléances : ils faisaient écho à ceux de plus
hautes personnalités des Etats que vous représentez ici, et à tous ceux,
innombrables, qui sont parvenus de vos compatriotes, qu'ils partagent
ou non notre foi. La démarche collective de ce matin manifeste élo-
quemment l'unanimité du Corps diplomatique dans la part qu'il prend
au deuil du Saint-Siège et de l'Eglise. Ces quelques mots voudraient
vous traduire toute la gratitude du Sacré Collège en cette circonstance
qui l'affecte si douloureusement, et veuillez aussi transmettre notre
remerciement à vos Gouvernements.
Vous avez évoqué, en termes très suggestifs, la haute figure du Pape
Paul VI et l'œuvre assidue de son Pontificat, dans l'Eglise comme dans
le monde. Recueilli encore autour de sa dépouille mortelle, le Sacré
Collège ne songe point aujourd'hui à souligner les mérites de son chef
disparu ni à dresser un bilan de son action. Proches collaborateurs,
nous demeurons frappés par la conscience de sa charge qu'il a mani­
festée «jusqu'à l'extrême», comme l'Evangile dit de l'amour de Jésus
(Jn 13, 1). Cette conscience était avant tout cohérence avec sa foi, la
foi de Pierre, qu'il n'a cessé de méditer, de proclamer en «credo»,
de défendre contre ce qui risquait de la miner du dedans, mais aussi
de présenter au regard des grandes questions de l'homme moderne, en
procurant à l'ensemble des institutions de l'Eglise l'adaptation et le
renouveau nécessaires, dans l'esprit du Concile Vatican II. Cette cons­
cience était aussi respect, estime, bienveillant accueil de tous ceux que
sa première encyclique désignait pour le dialogue de l'Eglise : Frères
chrétiens séparés, considérés personnellement ou dans leurs commu­
nautés ; croyants des grandes religions, et même incroyants en quête
du véritable humanisme. Respectueux aussi des institutions civiles et
des personnes responsables du bien commun des peuples, de la vie, de
la santé, de la culture, du développement, de la paix internationale,
il n'a cessé de les encourager dans leur service spécifique de l'humanité,