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nuit de fou eftre ancien.
LUCR, 1.1
60 E S S A I S D E M I C H E L D E M O N T A I G N E ,
f^;lTeuSsSs Nam quodcmque fuis mutatumfinibusexit,
limucs par traiiûimta- Continuo hoc mors efl illius 3 quod fuit ante.
tion, cela s appelle la J J J
De la couflume 3 de ne changer aifément vne loy receuë. i
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C H A P I T R E X X I I . »
'E LV Y me femble auoir tres-bien conceu la force delà
couftume, qui premier forgea ce conte, quVne femme ^
Cùtfltme'yiokntr JL^^^^de village ayant appris de careffer ÔC porter entre fes *
effort* nu flr jfe. " J G S G G ^ G bras vn veau dés f heure de fa naiffance, ÔC continuant 1
toufiours à ce faire , gaigna cela par l'accouftumance , que tout '
grand bœuf qu'il eftoit, elle le portoit encore. Car c'eft à la vérité *
vne violente & traiftreife maiftrefle d'efcole, que la couftume. Elle *
eftablit en nous peu à peu à la defrobée, le pied de fon authorité :
mais par ce doux ÔC humble commencement l'ayant raffis &: planté '
auec I'ay de du temps, elle nous defcouure tantoft vn furieux ÔC ty- •
rannique vifage, contre lequel nous n'auons plus la liberté de hauf- '
fer feulement les yeux. Nousluy voyons forcera tous les coups les-
Lvfage eft vn inftm- règles de nature : Vfus effeaciffimus rerum omnium maqiflet. l'en croy\ I
âcur «ES efficace de p &
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toutes ch
dioks .itz.i.26. I antre de Platon en la République, ÔC les médecins qui quittent 11
fouuent à fon authorité les raifons de leur art :&C ce Roy qui par fon
moyenrangeafoneftomacàfe nourrir de poifon : ÔC la fille qu'Al-
Vmre de crapaux & r e c u x s' e n : r e accouftumée à viure d'araignées: ÔC en ce monde
* ' des Indes nouuelles on trouua de grands peuples, & en de fort diuers
climats, qui en viuoient, en faifoientprouifion, & les appaftoient,
comme auffi des fauterelles, formis, laizards, chauue-fouris, ÔC
fut vncrapaut vendu fix efeus en vne neceffité de viures: ilslescuifent
ÔC appreftent à diuerfes faulfes. Il en fut trouue d'autres aufquels
nos chairs & nos viandes eftoient mortelles ÔC venimeufes.
ta force de la couftu- Confie tudinis marna vis eft. Pernoflant venatores in niuc : in montibus
me eit grande : les J o J -
chaifeurs percent la 1
'qjri fe patiuntur : Pûmes J cœflibus contufi ne inzemifeunt quidem. Ces
nu dt dans les neiges, 1 n C FL r r i
oufeiaifl'entdeiour exemples eitrangers ne lont pas eltranges , li nous conliderons
CRUES
rortirfurjcs^monu-^ C £ nous efïàyons ordinairement ; combien l'accouftumance
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Ct n e D e t e n o s
FR£nau lens. * Il ne nous faut pas aller chercher ce qu'on dit |
meurtrir des atteintes des voifins des cataractes du Nil : ÔC ce que les Philofophes eftidu
celle, rie THUFCL.z \ \ r I n I i t X
n ^ , ment de la muiique ceLelte 5 que les corps de ces cercles , eftans \
a ^4ccou tumacè he* R I- 1 1- „ - 1
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bete nosfens. Mu-
l o n d e s
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o n s
> & venans a le leicher ÔC trotter 1 vn al autre en roul-
fiqw celefic. lant, ne peuuent faillir de produire vne merueilleufe harmonie : aux *
couppures ÔC muances de laquelle fe manient les contours ÔC chan- J
gemens des caroles des affres. Mais qu'vniuerfellement les ouïes
des créatures de çà bas, endormies, comme celle des Egyptiens, ^
par la continuation de ce fon, ne le peuuent apperceuoir,pour grand ^
qu'il foit. Les marefehaux , mcufnicrs, armuriers, ne fçauroient )
demeurer
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