r - Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

LIVRE PREMIER. 6 s
rnelîes: &eft le chaftiment de les fumer pendus par les pieds. Où
on fait circoncire les femmes. Où l'on mange toute forte d'herbes,
fansautrcdifcretion, que de refufer celles qui leur femblent auoir .
mauuaifefenteur.Outouteftouuert : & les maifons pour belles & Maifonsotmrtes.
riches qu'elles foient, fans porte, ians feneftre, fans coffre qui ferme
; & font les larrons doublement punis qu'ailleurs. Où ils tuent Pmils tm^anec les
les poùils auec les dents comme les Magots, 6^ trouuent horrible de
les voirefeacher fous les ongles. Où l'on ne couppe en toute la vie ny \
poilny ongle: ailleurs, où l'on ne couppe que les ongles de la druide,
celles de la gauche fe nourrirent par gentil Oùilsnour- » -, j-,
• rr i i j or i .-i n • Pou itomy dlm co~
nflent tout le pou du coite droit, tant qu il peut croiftre : & tien- tenu ra^de l'a».
nent raz le poil de l'autrecofté. Et en voifines Prouinces, celle icy 'tre.
nourrit le poil de deuant, celle-là le poil de derrière :& raient l'oppofite.
Où les pères preftent leurs enfans, les maris leurs femmes,
a iouyr aux hoftes en payant. Où on peut honneftement faire des
enfans à fa m ère, les pères fe méfier à leurs filles, & à leurs fils. Où
auxaifenibléesdesfeitins,ilss'entrepreftent fans diftinôtion de pa­
renté les çnfans les vns aux autres. Icy on vit de chair humaine : là viure de chmt h
m a i n f
c'eft office de pieté de tuer fon pere en certain aage : ailleurs les pères *.
ordonnent des enfans encor au ventre des meres,ceux qu'ils veulent
eftre nourris & conferuez, & ceux qu'ils veulent eftre abandonnez ôc
ruez ailleurs les vieux maris preftent leurs femmes à la ieuneffe pour
s'en feruir: bailleurs elles font communes fans péché : voire en tel
pays portent pour marque d'honneur autant de belles houppes
frangées au bord de leurs robbes, qu'elles ont accointé de malles. , „.
T n . n C • i r î I- J C N TcmMCS beUiqtfeU*
i
Lacoultumena-eflepasraitencorevnechoiepubliquederemmesa çe$ part? leur a-elle pas mis les armes à la main? faitdi-:ffer des armées, &
liurer des batailles? Et ce que toute la Philofophie ne peut planter en
la tefte des plus fages, ne l'apprend-elle pas de fa feule ordonnance au
plus groflier vulgaire ? car nous fçauons des nations entières, où non
feulement la mort eftoit mefprifée,mais feftoyée,où les enfans de
feptansfouffroientd'eftrefoùetteziufquesà la mort, fans changer
devifage:oùlaricheffeeftoit en telmefpris, que le plus chetif citoyen
de la ville n'euft daigné baiffer le bras pour amaïfer vne bourfe ftchcffè en meftrîs.
d'efeus. Etfçaupns des régions tres-fertiles en toutes façons de viures,
où toutesfois les plus ordinaires mets & les plus fauoureux,c'eftoientdu
pain, du nafitort& de l'eau. Fit-elle pas encore ce miracle
en Cio, qu'il s'y paffafept cens ans, fans mémoire que femme ny
fille y euft fait faute à fon honneur? Et fomme ; à ma fantaifie, il
n'eft rien qu'elle ne face, ou qu'elle ne puifle:& auec raifon l'appelle
Pmdarus,à ce qu'on m*adit,la Royne & Emperiere du monde. Celuy
qu'on rencontra battant fon pere,refpôdit que c'eftoit la couftu- Traittemens iniu-
n t w e
me de fa maifon : que fon pere auoir ainfi battu fon ayeul ; fon ay eul héréditaires.
fon bifayeul : & monftrant fon fils; Cetuy-cy me battra quand il fera
Jvenu au terme de l'aage où ie fuis. Et le pere que le fils tiraffoit
F iij