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H L I V R E S E C O N D : 4 Jj
contenancefcuere,cetteprofeffion d'ignorance des chofes quelles
fçauent mieux que nous qui les en inIf ruifons ; qu'à nous accroiftre le
defir de vaincre, gourmandcr& fouler à noftre appétit, toute cette
cérémonie, Se ces obftacles ? Car il y a non feulement du plaifir, mais
Ct de la gloire encore; d'affolir&: delbaucher cette molle douceur, de
Iac| cette pudeur enfantine, Se de ranger à la mercy de noftre ardeur vne
^ grauité froide tk magiftrale: C'eft gloire (difent-ils) de triompher
\\ de la modeftie, de la chafteté, Se de la tempérance : Se qui defconfeilntl.
le aux Dames ces parties-là, il les trahit, &foy-mefmcs. Ilfantcroi-
;OJI re que le cœur leur frémit d'eiîroy, que le fon de nos mots blcffe la
in pureté de leurs oreilles, qu'elles nous en haïlfent Se s'accordent à noiiil
lire importunité d'vne force forcée. Labeauté,toute puiifante quel-*
: tl le eft, n'a pas dequoy fe faire fauourer fans cette entremife. Voyez
i|| en Italie, où il y a plus de beauté à vendre, tk de la plus fine,comment
( tij il faut qu'elle cherche d'autres moyens eftrangers, tk d'autres arts
i1Iit pour fe rendre aggreable : & fi à la vérité, quoy qu'elle face eftant venale&publique,
elle demeurefoible&languifiante. Tout ainfi que
mefmes en la vertu de deux effects pareils, nous tenons neantmoins
, celuy-là, le plus beau Se plus digne, auquel il y a plus d'empefchement
Se de hazard propofé. C'eft vneffe6t de laprouidence diuine,
de permettre fa faincte Eglife eftre agitée, comme nous la voyons, E c a tee d e
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^ dctantdetroubles&dorages,poureiueillerparcecontractiesames 0Jff
picSj&lesr'auoirdel'oifiueté&dufommeil, où les auoit plongées
vnefilonguetranquillité. Si nous contrepoifons la perte que nous
auons faite par le nombre de ceux qui fe font defuoyez, au gain qui
nous vient pour nous eftre remis en haleine, refufeité noftre zele Se
i| nos forces, à l'occafion de ce combat; ie ne fçayfi l'vtilité nefurl
' monte point le dommage. Nous auons penfé attacher plus ferme le
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j' nœud de nos mariages, pour auoir ofté tout moyen de les diffoudre,
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mais d'autant s'eft dépris & relafchéle nœud de la volonté & de l'affection,
que celuy de la contrainte s'eft eftrecy. Et au rebours, ce Mariages, comme
qui tint les mariages à Rome, fi long-temps en honneur &enfeurc- l
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té, fut la liberté de les rompre, qui voudroit. Ils gardoient mieux & l euret
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leurs femmes, dautant qu'ils les pouuoient perdre : Se en pleine licence
de diuorces, il fe paifa cinq cens ans tk plus, auant que nul
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| Senferuift. Ce qui nous eft per-
^ Quod licet. inzrdtum eft, quod non licet, acrlus vrit. fflis
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, y ^ j 3 j * ^ ce qm ne I eit pas, le
*' A ce propos fepourroitioindre l'opinion d'vn ancien; que les fuppli- poiûd vertement. Am.
^ ces aiguifent les vices pluftoft qu'ils ne les amortilfent: Qiuls n'en- U
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Ittit gendrent point le foin de bien faire, c'eft l'ouurage de la raifon, Se Supplices,aiguillon
de la difeipline ; mais feulement vn foin de n'eftre furpris en fai- des-ykes.
fant mal.
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contagion d'vnd
Latius excita pejw contdgiaJerpunt. perte fe r a m p e iarge_ le ne fçay pas qu'elle foit vraye, mais cecy fçay-ie par expérience; que
îf iamais police ne fe trouua reformée par là. L'ordre Se règlement des
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