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LIVRE SECOND. 473
proportion de membres ; ne peuuent faire vn bel homme. I'ay au
demeurant, la taille forte ôc ramaffee, le vifage, non pas gras, mais Taille de Montaiplein,la
complexion entre le iouial &le mélancolique,moyennement
fanguine & chaude,
Vndc rigent fetis mibi crura 3 £r peéîora vittis : D
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là *ïent que *
r t C oïl • C 1 • A« iambe & mon fein fe
La lante, rorte ôc allègre, îulques bien auant en mon âge, rarement hcrùTentk Foii. Mm.
troublée par les maladies. I'eftois tel,car ie ne me confider'e pas à cette
heure, que ie fuis engagé dans les auenuës de la vieilleife, ayant pieça
franchy les quarante ans.
minutatim vires f0 robur adultum Sl^l?^
Frangit, & in partent peiorem liquitur œtas. ral^eVcouic tombant
Ce que ie feray dorefnauant, ce ne fera plus qu'vn demy eftre : ce ne au 0
decii».
fera plus moy : le m'efehappe tous les iours, Ôc me defrobe à moymefme.
Sinvula de nobii anni prœdantur eûmes. *•« «mps pille en paf-
a n t
. 1 rr n 1 1-r r* • • > r~ r • m 1 ^ de. nos corps les
D adreile ôc de diipohtion, le n en ay point eu : ôc h 1 uis fils d'vn pere parcelles. nor. et. *.
difpoft, ôc d'vne allegrelfe qui luy dura iufques à fon extrême vieilleife.
Il ne trouua guère homme de fa condition,qui s'égalaftàluy en Ses conditions cortoux,
exercice de corps: comme ien'enay trouue guère aucun, qui ne foreBa.
me furmontaft ; fauf aucourïr,enquoy l'eftoy des médiocres. Delà
Mufique, ny pour la voix, que i'y ay tres-mepte, ny pour les inftrumens,on
ne m'y a iamais feeu rienapprendre. A la danfe, à la paulme,
à la lucte, ie n'y ay pû acquérir qu'vne bien fort légère ôc vulgaire fuffifance
: à nager, à eferimer, à voltiger, ôc à fautei, nulle du tout. Les
mains, ie les ay fi gourdes, que ie ne fçay pas eferire feulement pour
moy : defaçon,que ce que i'ay barbouïllé,i'ay me mieux le refaire que
de me donner la peine de lc demeiier,& ne ly guère nr eux. le me fens
poifer aux efeoutans : autremét bon clerc. le ne fçay pas clorre à droit
vne lettre, ny ne feeus iamais tailler plume, ny tranchera, table, qui
vaille, nyequippervn cheual de fon harnois,ny porrer à poinctvn
oyfeau, ôc le lafeher : ny parler aux chiens, aux oy féaux, aux cheuaux.
Mes conditions corporelles font en fomme tres-bicn accordantes à
celles de l'ame, il n'y a rien d'allègre: il y a feulement vne vigueur
pleine & ferme. le dure bien à la peine, mais i'y dure, fi ie m'y porte
moy-mefme, & autant que mon defir m'y conduit: % ,. ,
Mon de
11 n n 1- r 11 11 " r cnarme
Adoiliter aujlerum jtudio fauente laborem. doucement, tauftere
Autrement, fi ien'y fuis alléché par quelque plaifir, & fi i'ay autre Vdlm/Tt.^^^'
guideque ma pure ôc libre volonté, ie n'y v^uls rien: Car i'en fuis là,
quefauf la fanté & la vie, il n'eft chofe pourquoy ie vueille ronger STS conditions d'efmes
ongles, ôc que ie vueille acheter au prix du tourment d'efprit, ÔC t nt
'
de la contrainte :
tanti mibi non fit opaci
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. . , Dieu ne permift, que
Qmnis arena Tan 3 quodque in mare voluitur aurum. ie peuffe acheter à ce
T> -rr \-\ a » -r prix toute l'areine du
Lxtremement oihr, extrêmement libre, ôc par nature&par art. le Tageombragé,n 7tout
prefterqy aufli volontiers mon fang,que mon foin.I'ay vne amehbre Jj£ r
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