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LIVRE T ROI SI ESMÈ.
ITFT Flaccus : Cetuy-cy, fous feintes paroles, ôc affeurarices, ayant attiré
^ c'eft homme dans fes rets : au lieu de l'honneur ôc faueur qu'il luy pro­
MIS, mettoit, l'enuoya pieds & poings liez à Rome. Vn traiftre y trahie
% l'autre, contre l'vfage commun: Car ils font pleins de deffiance , ôc
it|l eftmal-aifédelesfurprendre par leur art:tefmoing la poifante ex-
,k\ perieneeque nous venons d'en fentir. Sera Pomponius Flaccus qui
cnj voudra } ôc en eft aifez qui le voudront : Quant à moy, ôc ma parole ôc
tiojl ma foy, font, comme le demeurant, pièces de ce commun corps:
IIÎIJ leur meilleur effed, c'eft le feruice public: ie tiens cela pour prefup-
TTSJ pofé. Mais comme 11 on me commandoit que ieprinffe la charge du
A\J Palais ôc des plaids, ierefpondrois, le n'y entends rien : ou la charge
ni, de conducteur de pionniers, iedirois, le fuis appelle àvn rolleplus
cq| digne : de mefme, qui me voudroit employer à mentir, à trahir, Ôc à
fpj me pariurer, pour quelque feruice notable, non qued'alfaffmerou
H empoifonner, ie dirois : Si i'ay volé ou defrobé quelqu'vn ,enuoy ezti
| moy pluftoft en gallere. Car il eft loifible à vn homme d'honneur, dé
(|i parïerainfi que firent les Lacedemoniens, ayans efté défaits par An-
1(| tipater furie poind de leurs accords : Vous nous pouuez commander
!l des charges poifantes ôc dommageables autant qu'il vous plaira: mais
,| de honteufes, ôc des-honneftes, vous perdrez voftre temps de nous
JJ en commander. Chacun doit auoir iuré à foy-mefme, ce que les
1 Roysd'Egypte faifoient folemnellementiurer à leurs luges, qu'ils ne Serment Çolemnel
2 fedefuoyeroient de leur confeience, pour quelque commandement des luges i
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qu'eux-mefmesleutenfiffent. A telles commiffions, il y anoteeuidente
d'ignominie ôc de condemnation. Et qui vous la donne, vous
, accufe,& vous la donne, fi vous l'entendez bien, en charge &cnpei-
J ne. Autant queles affaires publiques s'amendent de voftre exploit!:,
^ autant s'en empirent les voftrcs : vous y faitesd'autant pis,que mieux
^ vousy faites. EtneferapasnouUeaunyàl'aduenture fans quelqueair
i de Iuftice, que celuy mefme vous ruine, qui vous aura mis en befon-
Egypte*
\ gne. Si la trahifon doit eftre en quelque cas cxcufable: lorsfeulement Trahifon }enqueî
'< elle l'eft, qu'elle s'employe à chaftier ôc trahir la trahifon. Il fe trouue cas excùfabù.
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affez de perfidies, non feulement refufées, mais punies, par ceux en Perfidies punies par
S
J faueur defquels elles auoient efté entreprifes. Qui ne fçait la fentence UsRomatus.
F de Fabritius à l'encontre du Médecin de Pyrrhus? Mais cecy encore
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fetrouue:que tel l'a commandée,qui par après l'a vengée rigoureufe- trahifon i>enge't
ct
ment, fur celuy qu'il y auoit employé, refufantvn crédit ôc pouuoir parceux qui U eà-
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fi effréné, &defaduoiiantvnferuage ôc vne obeïffance fi abandon- mandent.
ci
née Ôc fi lafehe. Iaropelc Duc de Ruffie, pratiqua vn Gentilhomme
"de Hongrie, pour trahir le Roy de Pologne Boleflaus, en le faifant
mourir, ou donnant aux Rufticns moyen de luy faire quelque notable
dommage. Cetuy-cy s'y porta en galand homme , s'addonna
^plus que deuant au feruice de ce Roy, obtint d'eftre de fon confeil,&
^defesplusfeaux.Aueccesaduantages,&choififfantàpoindl'oppor^
*ftunité de l'abfence de fon maiftre, il trahit auxRufïienSjVifilicie^
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