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^ LIVRE SECOND. 3?7
mettons la main fur l'c ftomach : 5z quand nous voulons prononcer,^',
qui lignifie moy,nous baillons vers I'eftomach la maclioùere
d'enbas.Celieune fe doitpaiTcr,fans remarquer la vanité dvn fi grâd
perfonnage: Car outre ce que ces confiderations font d'elles-melmes
iniinimét legeres,la dernière ne preuue qu'aux Grecs qu'ils ay et l'ame
en cet endroit-là.Il n'eft iugemét humain,fi tendu qu'il ne fommeilîc
^ par fois. Qoecraignos-no 9
à dire.Voila les Stoiciés pères de l'humai-
W ne prudence,qui trouuent,que l'ame d'vn home accablé fous vne ru'ï-
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ne, traine &ahanne long-temps à fortir, ne fe pouuant démeiler de la
f* charge, comme vne founs prife à la trapelle. Aucuns tiennent quele Mff e
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m. " i c C • J • • " r - i i Cree.lelon aucuns.
mode rut tait pour donner corps par punitio, aux efprits decheus par
leur faute,dela pureté en quoy ils auoient efté creésdapremiere création
n'ayant efté qu'incorporelle : Et que félon qu'ils fe font plus ou
>'il moins euoignez de leur fpiritualité, on les incorpore plus & moins
ï| alaigrement ou lourdement. De là vient la variété de tant de matière
Hic creée.Maibl'efprit,qui fut pour fa peine inuefti du corps du Soleil,deitj.
uoit auoir vne mefure d'altération bien rare & particulière.Les extrek
mitez de noftre perquifition tombent toutes en éblouyifement.Côtil
me dit Plutarque de la tefte des Hiftoires ; qu'à la mode des chartes,
(' l'orée des terres cognucs, eft faille de marefts, forefts profondes, deï»
fertsôdlieux inhabitables.Voila pourquoy les plus grollieres & pueriles
rauaifenes, fe trouuent plus en ceux qui traittét les chofes plus
lit hautes &plusauàt:s'abyfmas en leur curiofité &prefomptiô.La fin &
Il le commencement de Science, fe tiennent en pareille beftife. Voyez
)i prendre à mont l'eiTor à Platon en fes nuages Poétiques: Voyez chez ^
ft luyleiargon des Dieux. Mus à quoy fongeoit-il, quand il définît TTc
i.i i\ i r i r r \ ment depny : pat
) t[l i homme, vn animal a deux pieds, ians plume: tourniisant a ceux qui pUton.
auoient enuie de fe moquer de luy, vne plaifante occaiion ? car ay ans
plumé vn chapon vif,ils alloient le nommant,l'homme de Platon. Et
quoy les Epicuriens, de quelle (implicite eftoient-ilsallez première- Atomes desEpku-
ment imaginer, que leurs atomes, qu'ils difoient eftre des corps ayans
quelque pefanteur, & vn mouuement naturel contre-bas,euffent balaie
Monde: iufques à ce qu'ils fulfcnt auifez par leurs aduerfaires,
que par cette defeription, il n'eftoit pas polfible qu'ils fe ioignilfent
|1 & fe piïnffent l'vn à l'autre, leur cheute eftant ainii droite & perpédiy
culaire, & engendrant par tout des lignes parallèles ?Parquoy il fut
force, qu'ils y adiouftalfent depuis vn mouuement de collé., fortuite :
& qu'ils fourniflent encore à leurs atomes,des queu es courbes & cro-
| ( chues, pour les rendre aptes à s'attacher & fe coudre. Et lors mefmes,
^ ceux qui les pourfuiuent de cette autre confideration, les metten t ils
, pasderechefenpeingjSiles Atomes ont par fort formé tant de fortes
^ de hgures,pourquoy ne le lont-ils iamais rencontrez a taire vne mai-
S)
, fon&vnfoulier? Pourquoy de mefme necroid-on, qu'vn nombre
, ^ infiny de lettres Grecques verfées emmy la place , feroient pour
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J' arriuer à la conxexture de l'Iliade? Ce qui eft capable de raifon, dit Ze-
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