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% LIVRE SECOND. i ; 5
S feres qu'ils auo ient fi chèrement fuyes. Taurea Iubellius, vii autre
^ citoyen de là méfme, le Conful Fuluius retournant de cette honteu-
^ feboucherie qu'il auoit faite de deux cens vingt-cinq Sénateurs ;le
^ raoDela fièrement par fon nom, & l'ayant arrefté: Commande, dit- „ ,. 7
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il, qu on me maflacre auiii après tant d autres, afin que tu te puiffes de rtJ$àm.
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l vanterd'auoir tué vn beaucoup plus vaillant homme quètoy. Ful-
S uiusledefdaignant, comme infenfé : aufi que fur l'heure il venoit de
SI receuoir lettres de I^ome, cotraires à l'inhumanité de fon exécution,
\ qui luy lioient les mains : lubèllius continua : Puis que .mon pais
'^ prins, mes amis morts, Se ayant occis de ma main ma femme Se
^ mes enfans, pour les fouftraire àla defolatron decette ruine, U m'eft
^ interdit de mourir de la mort de mes concitoyens j empruntons de
f°* la vertu la vengeance de cette vie odieufe. Et tirant vn glaiue, qu'il
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H auoit caché , s'en donna au trauers de la poictrine , tombant ren-
|u1 uerfé, Se mourant aux pieds du Conful. Alexandre affiegeoit vne
M *il vi]lp aux Indes, ceux de dedans fe trouuans preffez , fe refolurent
vigoûreufementàlepriuerdu plaifir de cette victoire, &s'embrafe- indiens^olontainbc
rent vniuerfellemtnt tous, quand & leur ville, en cfefpit de fon hu- rement
Tui manité. Nouuelle guerre,les ennemis combattoient pour les fauuer,
ont eux pour fe perdre, Se faifoient pour garentir leur mort, toutes les
(fe,i choies qu'on fait pour garentir fa vie. Aftapa ville d'Efpagne,fe trou-
embrafe^.
mai uant foible de mvrs &de defehfes', pour fouftenir les Romains, les Mortaftrc &P re
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... ' T r • ' ' '1i • i rr « • , | . Cipitee.de ceux dAîUe,
habitans hrent amas de leurs richelies Se meubles en la place : & ayans j} apa e n E^ao-ne.
Ici rengé au deffus de ce monceau les femmes Se enfans, Se I'ay ans entous
à ré de bois Se matière propre à prendre feu foudainement, Se laiffé
pa/ cinquante ieunes hommes d'entre eux pour l'exécution de leur refo-
:H lution, firent vne fortie, où fuiuant leur vœu, à faute depouuoir
;2j vaincre, ils fe firent tous tuer. Les cinquante, >af>res auoir maflacré
;JI toute ameviuanteefparfe par leur ville, Se mis le feu en ce monceau,
Dj tj s'y lancèrent auffi , finhTans leur genereufe liberté en vn eftat inr£|
fenfible pluftoft, que douloureux Se honteux : Se monftrant aux
'ml ennemis, que fi fortune l'euft voulu, ils euffent eu auffi bien le coum
rage de leur ofter la victoire, comme ils auoient eu de, la leur rendre
j t.| Se fruftratoire Se hideufe, voire Se mortelle à ceux, qui amorcez par
^ k lueur de l'or coulant en cette flamme, s'en eftans approchez en
bonnombre,y furentfuffoquez&bruflez:1ereculer leureftantin-
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} i terdit par la foule qui les fuiûoit. Les Abydeens preffez parPhilip- Mort téméraire des
ylJ| pus, fe refolurent de mefmes : mais eftans prins de trop court, le, ^kydeens.
^ Roy qui eut horreur de voir la précipitation téméraire de cette exe-
'j tj cution(les threfors &les meubles qu'ils auoient diuerfeméntcondamnez
au feu & au naûfrage,faifis) retirant fes foldàts,leur concéda
trois iours à fe tuer, auec plus d'ordre Se plus àl'aife : lefquels ils rcm-
^ pîirent de fang Se de meurtre au delà de toute hoftile cruauté: & ne
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, s'en fauua vne feule perfonne, qui euft pouuoir fur foy. Il y a infi-
® nis exemples de pareilles conclurions populaires , qui femblent
LAME