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LIVRE PREMIER. sS
de cet accident, qui luy dure aux occafions fumantes. Les mariez, le Mariez,, tomme fe
temps eftant tout leur, ne doiuent ny preifer ny tafter leur entrcpri- f 9„27p7*7e" '*
fe, s'ils ne font prefts. Et vaut mieux faillir indécemment, à eftreinef
la couche nuptiale, pleine 3 agitation & de fièvre, attendant vne&
vne autre commodité plus priuée& moins allarmée, que de tomber
en vne perpétuelle mifere, pour s'eftreeftonné&defefperé du premier
refus. Auantla polTeffionprifc, lepatient fe doit à faillies & diuers
temps, légèrement eifay er & offrir, fans fe piquer & opiniaftrer,
à fe conuaincre definitiuement foy-mefme. Ceux quifçauent leurs tibméindoc\u du
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i membre de l'homme.
membres de nature dociles,qu ils le ioigne t leulement de contre pipper
leur fantaifie. On a raifon de remarquer l'indocile liberté de ce
membre, s'ingerant fi importunément lors que nous n'en auons que
faire, & défaillant fi importunément lors que nous en auons le plus
affaire : & conteftant de l'authorité, fi impericufement, auec noftre
volonté,refufant auec tant de fierté &c d'obftination nos follicitations
& mentales & manuelles. Si toutesfois en ce qu'on gourman-*
de fa rébellion, & qu'on en tire preuue de fa condemnation, il m'auoit
payé pour plaider fa caufe; à l'aduenture mettrois-ie en fou- 1
pçon nos autres membres fes compagnons, de luy eftre allédrelfer,
par belle cnuie, de l'importance & douceur de fon vfage, cette querelle
apoftée, & auoir par côplot, armé 1 e monde à l'encontrc de luy,
le chargeant malignement feul de leur faute commune. Car ie vous
donneàpenfer,s'îlyavne feule des parties de noftre corps, qui ne
refufdàynoftre volonté fouuent fon opération, CV qui fouuent ne
s'exerce contre noftre volonté : elles ont chacune des parlions propres,
qui les efueillent& endorment, fans noftre congé. Quantesfois
tefmoignent les mouuemens forcez de noftre vifage, les penfées
que nous tenions fecrettes, & nous trahiffent aux affiftans ? Cette
mefme caufe qui anime ce membre, anime auffi fans noftre fceu, ie Membre wr à,comcœur
jlepoulmon&lepouls.Laveuë d'vn obje£t agréable,refpandant
imperceptiblement en nous la flamme d'vne émotion fievreufe,
N'y a-il que ces mufcles & ces veines, qui s'eileuent &fe couchent
, fans l'adueu non feulement de noftre volonté , mais
auffi de noftre penfée ? Nous ne commandons pas à nos cheueux
de fe herifler, &c à noftre peau de frémir de defir ou de crainte.
La main fe porte fouuent où nous nel'enuoyonspas. La langue
fe tranfit , &c la Voix fe fige à fon heure. Lors mefme que
n'ayans dequoy frire, nous le luy défendrions Volontiers ; l'appé­
TIT de manger éc de boire ne laiffe pas d'efmouuoir les parties qui luy
fontfujettes,ny plus ny moins que CET autreappetit : &nous abandonne
de mefme hors de propos, quand bon luy femble,, Les outils
qui feruent à defchargerle ventre, ont leurs propres dilatations &
compreffions, outre encontre noftre aduis, comme ceux-CY deftinez
à def charger lesroignons. ET ce que pour authorifer la puiflance de
noftre volonté, SAM6T Auguftin allègue auoir veu quelqu'vn qui
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