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mefme , me confolent.
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Si tu veux croire con
fcil,permets auxDei
4H ESSAIS DE MICHEL DE MONTAIGNE,
Prière folle de Mi- ber en l'inconucnient que les Poètes feignét du Roy Midas. Il requit
dos. les Dieux que tout ce qu'il toucheroit le conuertift en or : fa prière
fut exaucée, fon vin fut or, fon pain or, Se la plume de fa couche, Se
d'or fa chemife Se fon vertement: de façon qu'il fe trouua accablé
fous la iouïlfancede fondefir,& eftrené d'vne infupportable commodité
: il luy fallut defprier fes prières :
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Z L t f r m a t Attonitus nomme mali, diuéfque miférque,
* femble *i «ut fuîr Effugere optât opes , & quœ modo vouerat 3 odit.
fes biens ,& detefte ce lofons de moy-mefme. Iedemandois à la fortune autant qu'autre
rcs. Mttam .11. chofe , 1 ordre Sainct Michel eftant ieune:car c'eftoit lors l'extrême.
ordre de s Michel, marque d'honneur de la nobleife Françoife, Se tres-rare. Elle me l'a
marque d'honnew plaifamment accordé. Au lieu de me monter &haufler de ma place,
de lanobltffeFran- pour y aueindre, elle m'a bien plus gratieufementtraitté; elle l'a ra-
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- uallé Se rabailfé iufques à mes efpaules Se audelfous. Cleobis &Biton,
Trophonius Se Agamedes, ayans requis ceux-là leur Deelfe,
Mon oSh-oye'e des ceux-cy leur Dieu, d'vne recompenfe digne de leur pieté -, eurent la
Diwx,pourrecom- mort pour prefent: tant les opinions celeftes fur ce qu'il nous faut,
ptnfedeptete. font diuerfes aux noftres. Dieupourroit nous octroyer les richeffes,
les honneurs ,1a vie Se la fanté mefme, quelquefois à noftre dommage-.car
tout ce qui nous eft plaifant,ne nous eft pas toufiours falutaiie:
fiau lieudelaguerifon,il nousenuoye lamort,oul'empire-
Ta verge & ta houlette ment de nos maux : Vïrga tua baculus tuus ipfa me conjolata funt, il le
fait par les raifonsde fa prouidence, qui regarde bien plus certainement
ce qui nous eftdeu,que nous ne pouuons faire: &ledeuons
prendre en bonne part, comme d'vne main tres-fagx Se tres-amie :
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tez quand tu les pries, h COHlllUm VIS,
d'examiner ce qui te rt • • r 1 • f I
fera Piopre,& ce qui Fermittes ipjis expenderc numinibus, quia
pourra reurfir à I'vtili- /-> • /• J'r r 'l n
té de tes affaires • i hô- ^ onueniat nobu, rebujque fit vtile nojlris :
ï i f e d î f:\ty- Ckanor efi illis homo quam fibi.
mdme.luu.jat.u. Car de les requérir des honneurs, des charges ; c'eft les requérir,
Souueram bien de qu'ils vous iettent à vne bataille , ou au ieu des dez : ou de telle
l'homme,fortdeba- autre chofe, de laquelle l'iifuë vous eft incognuë, Se le fruict douw
entre lesphtlofo* t c u x > n' cft p o m t fe c o mb a t fi violent entre les Philofophes, Se
p cs,& eurs mer. ^ afp r c q U e c el u v q lù fe drelfe fur la queftion du fouuerainbiende
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i's opiihons jurice- , / ' , . . . r . .
l uy^ 1 homme .-duquel par le calcul de Varro, nalquirent deux cens quadébat
du fouue- tre-vingts fectes. Qui autem de fummo bono diffentit, de totaPhdofophU
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raia bien, difpute de . V ^ ' J J
toute la fobftance de la ratlOm disputât.
Philofôphie. Gic.defin. -r< •/ . . j-rr • i
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1res mihtconuiuœ prope dijjentire videntur,
* vario multum dmerfia palato :
corder appetans d'vn Ouid dem f quid non de m ? renuis tu quod iubet aller.
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gouft diueis des chofes ^ > , . 1 x . . .,i
fort côtraires,Qiie leur Quodpetis, id ane elt inutium acidumque duobus.
donneiay-ie ou non.' « T jf • r r 1^1 n • - n v I 1!
tu refuis ce qu vn aune N ature deuroit ainli rel pondre a leurs conteltatios, Se a leurs débats,
c s v n s
r-^icr^^bîe odîcu" L
difent noftre bien eftre, loger en la vertu : d'autres,en la volu-
6,a S;re a deux autres, pté : d'autres, au confentir à nature: qui en la Science : qui à n'auoir
Htr.tfiJÎ 2. • j j i \ r i rr ~
point de douleur : qui a ne le laiiler emporter aux apparences.