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r - Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

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LIVRE TROISIESME. 78p<br />

delà,fades. D'en prognoftiquer les auancures futures, ce font matières<br />

que ielaiflfeindecifes. I'ay pris, comme i'ay dit ailleurs, bien fim-<br />

. plement ôc cruement, pour mon regard, ce précepte ancien.Que<br />

nous ne fçaurions faillir à fuiureNature : que le fouuerain précepte,<br />

c'eft de fe conformer à elle. le n'ay pas corrigé comme Socrates, par la<br />

force de la raifon, mes complexions naturelles : ôc n'ay aucunement<br />

troublé par art mon inclination. le me laiffe aller, comme ie fuis venu,<br />

ie ne combats rien. Mes deux maiftreifespièces viuent de leur<br />

grâce en paix & bon accord: mais le laic-t de ma nourrice a efté, Dieu<br />

mercy, médiocrement fain ôc tempéré. Diray ie cecy en paffant, que<br />

ie voy tenir en plus de prix qu'elle ne vaut> qui eft feule quafi en vfageentrenousjcertaineimagede<br />

preud'hommiefcholaftique, férue Pntd'bommiefcho-<br />

deprecepteSjContraintefousl'efperance ôc la crainte? le l'aime telle ^2<br />

que loix &religions,nonfacent,maisparfacent,5eauthorifent:quife<br />

fente dequoy fe fouftenir fans aide : née en nous de fes propres racines<br />

, par la femence de la raifon vniuerfelle, empreinte en tout home<br />

non defnaturé. Cette raifon,qui redreffe Socrates de fon vicieux ply,<br />

le rend obeïlfant aux hommes & aux Dieux, qui commandent en fa<br />

ville: courageux en la mort, non parce que fon ame eft immortelle,<br />

mais parce qu'il eft mortel. Ruineufe inftru£honà toute police, ôc<br />

bien plus dommageable qu'ingenieufe ôc fubtile,quiperfuade aux<br />

peuples y la religieufe créance fuffire feule, ôc fans les mœurs, à con- Dévotion fans con-<br />

tenter la dnune Iuftice. L'vfagenousfait voir vne diftinctionenor- f<br />

me, entre la deuotion cVla conicience. I'ay vne apparence fauorable, ^ "<br />

ôc en forme ôc en interprétation,<br />

ue dis<br />

Quid dixi habere me f Imè hahui Chrême : r,Q-<br />

H f<br />

-<br />

c t m c e J n e c o n t e n t e<br />

- ie a<br />

"°^ •' 6<br />

•*ssO Chrêmes , ie I auois :<br />

Heu tanmm atlriti corporis offa -vides. \ e<br />

zs !<br />

' , tu vols feulcméî:<br />

n \ 11 i \ r\ r les os a vn corps vie !<br />

Et qui fait vne contraire monitre a celle de Socrates. Il m eft fouuent T*rmt. Hean.Aa.i.<br />

aduenu,que fur le fimple crédit de ma prefence ôc de mon air,des perfonnes<br />

qui n'auoient aucune cognoiflance de moy, s'y font grandement<br />

fiées ,foit pour leurs propres affaires/oit pour les mienes. Et en<br />

ay tiré es pais eftrangers des faueurs iinguheres ôc rares. Mais ces deux<br />

expériences valent à l'auanture,que ie les récite particuherement.Vn<br />

quidam délibéra de furprendre ma maifon ôc moy. Son art fut, d'arnuer<br />

feul à ma porte, &d'en preffer vn peu inftamment l'entrée. le le<br />

cognoiffois de nom, ôc auois occafion de me fier de luy, comme<br />

de mon voifin , ôc aucunement mon allié. le luy fis ouurir comme<br />

iefais à chacun. Le voicy routeffrayé, fon cheual hors d'haleine,<br />

fort haraffé. Il m'entretint de cette fable:Qu'il venoit d'eftre rencontré<br />

à vne demie lieue de là, par vnfienennemy, lequel ie cognoiffois<br />

aufîi, ôc auois ouy parier de leur querelle : que cet ennemy luy auoit<br />

merueilleufement chauffé les efperons: ôc qu'ayant efté furpris en dèfarroy,&plusfoibleen<br />

nombre, il s'eff oit îetté à ma porte à fauueté.<br />

Qu'il eftoit en grand peine de fes gens, lefquels il difoit tenir pour<br />

morts ou prins. l'efîayay tout naïuement de le conforter, affeurer,

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